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Conclusions d’un premier débat courtois entre Elio Di Rupo et Didier Reynders

Le premier débat électoral télévisé en vue des législatives entre les présidents du PS Elio Di Rupo et du MR Didier Reynders sur le plateau de RTL-TVI n’a pas donné lieu à un véritable affrontement mercredi soir.

Loin des invectives de la dernière campagne pour les élections régionales, Elio Di Rupo et Didier Reynders ont marqué leur volonté de trouver un accord communautaire après le 13 juin, sans oublier de renforcer le pouvoir fédéral sur certains points et de donner la priorité aux problèmes socio-économiques.

Didier Reynders a notamment plaidé pour l’instauration d’une circonscription électorale fédérale. Face aux futures négociations communautaires, il s’est dit « optimiste et déterminé » à fixer ce que l’on veut encore faire ensemble. Il acceptera de négocier avec Bart De Wever ou d’autres séparatistes si les élections aboutissent à cela, mais il fera respecter la dignité des Francophones.

Elio Di Rupo a insisté sur sa volonté de trouver un accord, en évitant toute provocation francophone. Les deux hommes sont tombés d’accord pour dire qu’il fallait attendre les résultats du 13 juin en espérant que des personnes raisonnables seront en face d’eux pour trouver une solution et enfin s’occuper des problèmes sociaux et économiques.

Ainsi, le président du PS vise un « fédéralisme de prospérité » avec un pouvoir fédéral renforcé dans les domaines de la sécurité et de la solidarité et des Régions qui pourraient avoir davantage de responsabilités dans les secteurs des moins valides ou de la jeunesse par exemple.

Pour lui, la priorité des priorités, c’est l’emploi et les investissements. Il souhaite davantage de contrôle des prix, une réglementation des fonds spéculatifs et aider les jeunes qui se lancent. Rigueur oui, austérité non, a-t-il dit, demandant une intensification de la lutte contre la fraude fiscale. On ne touchera pas à l’index, a-t-il averti.

Pour le président du MR, il faut aider ceux qui créent de l’activité et qui travaillent et ne pas laisser filer le déficit public, en faisant des choix, qui ne se fassent pas au détriment des malades chroniques ou des handicapés par exemple. Il faut aussi restaurer le rôle de l’Etat dans ce qu’il a de plus essentiel.

Si pour M. Reynders, cette politique passe par une diminution des charges, M. Di Rupo pense que cela n’est pas compatible avec une augmentation des pensions les plus basses et une progression des revenus.

Les deux chefs de file se sont montrés rassurants sur le financement des pensions et ont dit accorder aussi une priorité à la lutte contre l’insécurité, par une présence policière renforcée dans les rues notamment et en faisant avancer une réforme de la Justice qui piétine.

Enfin, M. Reynders estime que M. Di Rupo est capable d’occuper le poste de premier ministre mais il préférerait que si celui-ci est francophone, il soit… MR.

Animé par Laurent Haulotte le débat a intéressé les Belges puisqu’ils étaient 632.200 à suivre ce premier rendez-vous avant les élections du 13 juin. Selon RTL, ce débat signe la meilleure audience pour un débat politique toutes chaînes confondues depuis les élections fédérales de 2003.

Levif.be avec Belga

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