© Belga

Concertation sociale : « Le saut d’index reste un problème »

La question du saut d’index reste un problème dans le cadre des négociations sur une éventuelle marge salariale, ont fait savoir les syndicats jeudi en fin d’après-midi à leur arrivée au siège de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) à l’occasion d’une nouvelle réunion du Groupe des 10.

Les partenaires sociaux tentent d’accorder leurs violons depuis plusieurs jours sur les dossiers de la norme salariale, de la répartition de l’enveloppe ‘bien-être’ et de la mise en oeuvre du « mini-compromis » conclu mi-décembre sur les mesures de fins de carrière et l’harmonisation des statuts ouvrier-employés.

« Sur le saut d’index, notre position est et reste claire: il est inutile d’un point de vue économique et injustifiable socialement », a déclaré Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC. « Ce qui est sur la table est insuffisant. Nous avons toujours été très clairs, le saut d’index n’a aucun sens économiquement et socialement », a également estimé Marc Goblet, le secrétaire général de la FGTB.

« Il ne revient pas aux patrons de se mettre à la place du gouvernement. C’est incompréhensible. Ce n’est pas une logique de concertation. Chez nous, le saut d’index, cela ne passe pas », a martelé le responsable syndical. Sur le banc des employeurs, on n’a pas souhaité faire de commentaires jeudi, contrairement aux précédentes réunions, mais l’administrateur délégué de la FEB, Pieter Timmermans, avait laissé entendre mercredi que l’accord de coalition prévoyait un saut d’index et que les partenaires sociaux n’avaient pas vocation à « réécrire l’accord de gouvernement ».

Le coeur de la négociation porte, comme lors des réunions précédentes, sur la marge salariale pour la période 2015-2016 et la question du saut d’index. Selon le rapport du Conseil central de l’Economie (CCE), l’écart salarial (depuis 1996) entre la Belgique et ses trois principaux voisins (Allemagne, France et Pays-Bas) a été ramené fin 2014 à 2,9%, contre 4,2% fin 2013 et 4% fin 2012. Les syndicats y voient une marge permettant une augmentation des salaires sur la période 2015-2016, là où le patronat demande de poursuivre les efforts visant au rétablissement de la compétitivité des entreprises.

Un scénario sur la table consisterait à prévoir deux volets: une enveloppe de 0,5% (qui permettrait en réalité une hausse de salaire brut de 0,375%) à laquelle s’ajouterait une hausse portant uniquement sur la rémunération nette, et donc indolore pour les employeurs, de 0,2% à 0,3%. M. Goblet n’a pas caché son irritation par rapport au fait que des chiffres avaient circulé ce jeudi dans la presse. « Ce n’est pas comme cela que l’on crée un climat de confiance », a-t-il regretté, évoquant « un manque de sérieux ».

Mais le Groupe des 10 doit également se mettre d’accord sur la répartition de l’enveloppe bien-être, qui se monte à 319,5 millions d’euros en 2015 et à 627,2 millions en 2016 ainsi que sur la mise en oeuvre, via des CCT-cadres, du « mini-compromis », comme d’aucuns l’ont surnommé, conclu mi-décembre au sujet, notamment, des mesures de fins de carrière et de l’harmonisation des statuts ouvrier-employé.

Les partenaires sociaux, dont la réunion a débuté à 17h, ont rendez-vous ce vendredi matin à 8h avec le gouvernement fédéral pour présenter le résultat, toujours très incertain, de leurs négociations. La FGTB réunit son bureau fédéral vendredi à 10H et son comité fédéral à 11H00. Le syndicat chrétien a d’ores et déjà programmé un conseil général extraordinaire le 10 février prochain afin de dresser un état de la situation.

La négociation se poursuivra vendredi; réunion avec le kern postposée

Les partenaires sociaux réunis au sein du Groupe des 10 ont décidé, jeudi soir peu avant 20h, de suspendre leurs négociations et de se revoir vendredi à 14h. La réunion entre le Groupe des 10 et le comité ministériel restreint, prévue initialement à 8h, a quant à elle été postposée à 16 heures.

« La réunion est terminée. Il n’y a pas encore d’accord. Il reste des points à finaliser. C’est un processus long et très difficile mais on a toujours à l’esprit de réussir » à trouver un accord, a déclaré la présidente de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) et présidente du Groupe des 10, Michèle Sioen. Le coeur des discussions entre patrons et syndicats porte sur la marge salariale et la question du saut d’index.

Les partenaires sociaux doivent également accorder leurs violons sur la répartition de l’enveloppe ‘bien-être’ et la mise en oeuvre du « mini-compromis » conclu mi-décembre sur les mesures de fins de carrière et l’harmonisation des statuts. La FGTB réunit son bureau fédéral vendredi à 10h et son comité fédéral à 11h00.

Contenu partenaire