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Comment la N-VA est devenue le PS de la Flandre

Walter Pauli
Walter Pauli Walter Pauli est journaliste au Knack.

Depuis 2010, la N-VA est le parti dominant de Flandre. Il attire la plupart des électeurs, il applique un discours plus reconnaissable, et il travaille dur pour modeler la Flandre entière selon sa propre vision des choses. On pourrait presque oublier que, au sud de la frontière linguistique, il existe un autre parti avec un plan étrangement similaire.

La première fois que Bart De Wever et Elio Di Rupo ont dû se regarder dans le blanc des yeux, après les élections de 2010, il n’existait pas deux partis démocratiques aussi différents que la N-VA et le PS. Le PS a vu le jour en 1885, en tant que « Parti Ouvrier Belge ». C’est la vieille dame de la politique belge. En 2010, la N-VA avait à peine plus de dix ans. Pouvait-il exister un plus grand contraste entre la vieille gauche francophone et la nouvelle droite flamande ?

Pourtant, dès le premier jour des contacts mutuels, la N-VA a été fascinée par le PS. Bart De Wever apparaissait à la table de négociation un cahier atoma à la main, Elio Di Rupo débarquait avec une masse de boîtes curver (rouges), remplies de dossiers et de fiches. C’était le résultat du travail de préparation de l’Institut Emile Vandervelde (IEV), le redoutable centre d’études du PS.

Depuis lors, la N-VA accorde une priorité à la constitution de son propre service d’études, consciente que l’apport des cerveaux du parti donne à la direction un avantage politique considérable sur la concurrence. Cela a déjà été valorisé lors de la campagne électorale de 2014. Au cours d’un débat sur VTM, Bart De Wever paraissait mieux connaître le programme du CD&V que Kris Peeters lui-même. Le président de la N-VA a mis sans vergogne le ministre-Président échec et mat. De Wever n’avait bien sûr pas épluché lui-même les dossiers du CD&V, cet honneur revenait au brillant intellectuel Sven De Neef, maintenant chef de cabinet du ministre des Finances Johan Van Overtveldt.

A la N-VA, il s’est passé la même chose après la formation des gouvernements Bourgeois et Michel qu’à l’lEV lorsque le PS était entré dans un gouvernement. Dans ces circonstances, le service d’études cède beaucoup de cadres aux nouveaux cabinets. Quand Knack avait écrit que le service d’études de la N-VA était affaibli par une fuite des cerveaux, cela n’a pas été apprécié au quartier général du parti de la rue Royale. Qui a fait savoir qu’un solide investissement avait été fait dans la succession, « ainsi, le nouveau service d’études est probablement encore plus fort que le précédent ».

C’était en effet une nouvelle remarquable lorsque la N-VA a annoncé, au début de cette année, qu’Edwin De Boeck devenait le nouveau directeur du service d’études de la N-VA. De Boeck était l’économiste en chef de KBC. C’est un homme du service d’étude classique: quelqu’un qui travaille derrière les écrans, au service des figures politiques de son parti ou de son entreprise, car elles doivent marquer des points à l’aide des conclusions et des données que son service apporte. Ce modèle n’est plus tendance. Les directeurs modernes des bureaux d’études ont aussi une fonction de public relation et sont sensés apparaître dans les colonnes des journaux et dans les shows télévisés. Ce modèle fait aussi son chemin à la rue de la Loi. Jan Cornillie, à la tête du service d’études du SP-A, se profile ainsi davantage comme une voix distincte dans le débat public. Et quand Anne Poutrain, du service d’études du PS, avait déménagé vers le cabinet de Paul Magnette, on a écrit que le nouveau directeur, Gilles Doutrelepont, avait été placé à cette position parce qu’il serait beaucoup plus extraverti et communicatif. Cela s’est avéré un jugement erroné: depuis que l’homme est arrivé à la tête de l’Institut Emile Vandervelde, à la mi 2015, son nom n’est encore apparu dans aucun débat politique dans la presse francophone. Tout comme la N-VA, le PS attend encore toujours une approche vieille école de la part de son personnel de cadre.

Petits extrémistes

Cette ressemblance, quelque peu superficielle, mais tout de même notable entre la N-VA et le PS, ouvre une perspective intéressante. N’était-ce pas Bart De Wever lui-même qui déclara qu’il existait dans ce pays deux démocraties distinctes l’une à côté de l’autre, chacune soumise à des forces et des lois différentes ? Quelle est la rigueur que l’on peut tirer de cette analyse ? Le PS et la N-VA sont-ils, en effet, les contraires l’un de l’autre dans tout, comme on pourrait s’y attendre à la lecture superficielle des théories de De Wever ? Ou une réalité plus complexe ressort-elle?

C’est maintenant tout simplement un fait que Bart De Wever, en soulignant aussi vigoureusement les différences entre le nord et le sud, a, dans le même mouvement, aussi révélé des similarités remarquables. Une des conséquences de sa propre analyse politique est que chaque parti dominant est défié par sa variante plus radicale. Voilà pourquoi le parti socialiste, au cours de son histoire, a régulièrement été fortement entravé par des challengers communistes, des anciens communistes du PCB jusqu’à ceux de l’actuel PTB. Quel que soit le point de divergence des socialistes et des communistes entre eux, quelle que soit l’intensité de leurs oppositions, ils n’en partagent pas moins un passé commun, ils chantent tous deux l’Internationale, ils fêtent le 1er mai, leurs drapeaux sont tout aussi rouges.

Tout comme le PS est entrâvé sur le flanc gauche, la N-VA est confrontée à un concurrent structurel à droite: le Vlaams Belang, l’autre pousse née de l’ancienne Volksunie. De Wever ne veut pas entendre parler de la moindre parenté, mais celle-ci existe: tous deux agitent le même Lion des Flandres (celui avec la langue et les griffes noirs), tous deux chantent qu' »ils » » ne l’apprivoiseront pas, tous deux avaient un pèlerinage commun, et ils ont la même fête du chant.

Les petits partis extrémistes influencent les deux plus grands partis du centre. Si le PS est défié, cela se passe depuis des décennies déjà via la FGTB, le syndicat francophone dans lequel les communistes ou leurs « compagnons de voyage » développent une base. Dans la période d’après-guerre, ce phénomène s’est produit dans toute son ampleur lorsqu’André Renard était la figure importante des ouvriers wallons. Il combinait des idées anticapitalistes à une position antisocialiste, et avec un discours nettement anti-Belge (la Belgique était pour Renard une construction du capital flamand pour vider économiquement la Wallonie et en faire un désert social). C’est aussi pour ça que Renard a créé le « révolutionaire » Mouvement populaire wallon (MPW). Il exigeait des réformes structurelles socio-économiques (dites simplement: le tax shift de ce temps) et un fédéralisme étatique. Les chefs de file du PS(B) ont réagi avec un Congrès des Incompatibilités: les membres du MPW devaient abandonner leur affiliation ou ils étaient exlus du PS. Les jeunes du Mouvement populaire wallon comme André Cools, Guy Mathot et Guy Spitaels ont mis de l’eau dans leur vin et sont restés au PS.

En réintégrant cette aile d’extrême gauche dans ses rangs, le PS a en une seule fois embrigadé le fédéralisme, de Cools à Spitaels. Ce dernier mit, lors des élections européennes de 1984, un « outsider » remarquable sur la liste du PS: un activiste anti-flamand venant des Fourons, le fameux José Happart. C’est le paradoxe du PS: l’aile gauche est pro-wallonne et anti-belge.

La N-VA aussi subit ce phénomène, mais dans le sens inverse et avec le Mouvement Flamand dans le rôle du syndicat socialiste comme « réserve radicale » pour la lutte politique. Dans les années où José Happart et co rejoignent le PS, deux jeunes flamingants décident de tourner le dos à la Volksunie anversoise. Ils trouvent la VU trop tiède sur le plan communautaire et socialement trop à gauche. Ils ne tolèrent pas que le top de la VU place un « élargisseur » progressiste comme Herman Lauwers, ancien chef d’unité des scouts, en haut des listes. Et ainsi, Jan Jambon et Peter De Roover risquent « la longue marche à côté des institutions ». Rapidement, ils définissent les grandes lignes du Vlaamse Volksbeweging (VVB) (Mouvement populaire flamand), où ils deviennent les représentants d’un nationalisme conséquent, radical et intellectuellement challengeant. Bien des années plus tard, ils sont revenus. D’abord Jan Jambon, lors des élections communales de 2006. Ensuite De Roover, en tant que énième « outsider » lors des élections parlementaires de 2014. De par leur passé, Jambon et De Roover ont la réputation dans la Belgique francophone d’être les durs des durs, qui s’attaqueront à la construction belge au pied-de-biche.

Deux grands leaders

Dans la pratique, il en sera autrement – le reflet même de ce qui s’est passé dans le PS. Le PS a obligé ses wallingants du MPW de laisser leur passé derrière eux, et le parti a reçu une injection fédéraliste. La N-VA a attiré Jambon et De Roover, justement à cause de leurs orientations flamandes, et un an plus tard, c’est précisément ces deux amis proches qui se révéleront les visages d’un flamingantisme sensé et raisonnable. En tant que ministre de l’Intérieur, Jambon est le combattant du terrorisme, le gardien de la sécurité de la patrie Belgique. A la Chambre, De Roover devient, en tant que chef de groupe, un des protecteurs du gouvernement Michel. De temps en temps, il montre encore une lueur de son talent de débatteur dans une colonne, mais avec à son action politique, il renforce les institutions belges plutôt que de les mettre sous pression.

Malgré cela, on n’entend pas la base de la N-VA se plaindre. Elle ne le peut également pas. Depuis les dernières élections, les membres et les militants n’ont pas reçu l’opportunité de s’exprimer de manière organisée sur la trajectoire du parti et sur les prestations des chefs de file. Cela ne s’est pratiquement pas vu dans la démocratie parlementaire belge, mais depuis octobre 2014, la N-VA n’a plus organisé le moindre congrès de parti. Cela doit pratiquement être un record de l’après-guerre sur le plan du centralisme et de la discipline de parti. Dans les anciennes Républiques socialistes, on qualifiait les systèmes topdown comparables de « centralisme démocratique ». La terminologie vient de Lénine.

Le centralisme démocratique commence avec la conception et la figure du président. Les socialistes appellent parfois leur figure de proue « Dieu » – c’était le surnom du dirigeant du PS français et président François Mitterrand, et rapidement après aussi celui de Guy Spitaels. Et à la N-VA ? Bart De Wever personnalise encore toujours le parti. En fait, il est l’idole de beaucoup de partisans de la N-VA.

Cela ne lui fera pas plaisir de le lire, mais Bart De Wever fait doucement penser à Elio Di Rupo. Depuis que Di rupo a succédé à Philippe Busquin en 1999 à la présidence du parti, il est de manière ininterrompue le dirigeant politique de son parti, même lorsque le dauphin Paul Magnette était assis à la présidence (quand Di Rupo était Premier ministre fédéral). Et bien que les jours de Di Rupo arrivent à leur fin (l’homme fête son 65e anniversaire le 18 juillet), il paraît encore incontournable pendant un certain temps.

Bart De Wever dirige lui aussi la N-VA depuis très longtemps: depuis 2004. En 2009 déjà, il disait dans une interview qu’il désirait le plus rapidement possible organiser sa propre inutilité, au plus tard pour 2012. En 2012, il a dirigé son parti vers une grande victoire aux élections communales, en 2014 il était une nouvelle fois le président gagnant lors des élections fédérales. Ensuite, sa présidence de la N-VA a été prolongée quasi automatiquement, et entre-temps il a annoncé qu’il passerait volontiers le flambeau après quelques années, mais qu’il ne pourra le faire que si les adieux sont dans l’intérêt de son parti.

Il n’y a pas que la durée exceptionnelle de la présidence de De Wever qui fait penser à celle de son collègue du PS, mais aussi la manière par laquelle davantage de pouvoir est amassé dans une seule main. Depuis des années, Di Rupo combine la présidence du PS à la fonction de bourgmestre de Mons, et entre 2005 et 2007, il était aussi ministre-Président de la Wallonie. Le cumul de Di Rupo est imité surtout par des camarades de parti comme Paul Magnette à Charleroi et Rudy Demotte à Tournai – tout comme André Cools était à l’époque le grand patron de Liège.

Aujourd’hui, la N-VA évolue vers ce modèle PS. Bart De Wever est bourgmestre d’Anvers et reste extrêmement actif dans la politique nationale, et cela incite l’imitation. Il y a des chances que Theo Francken essaie de dérober l’écharpe des socialistes (Louis Tobback) à Leuven, et on dit aussi qu’il se trouve en première ligne pour succéder à De Wever à la présidence du parti. A Gand, il ne semble pas encore établi quel membre de la N-VA pourra faire usage de l’agitation autour d’Optima pour défaire la coalition arc-en-ciel, mais il y a beaucoup de chance que ce sera un meneur nationaliste (Siegfried Bracke ? Peter De Decker ?). La membre de la Chambre Zuhal Demir a déjà annoncé qu’elle était prête à succéder à Wim Dries (CD&V) à Genk. Le quartier général de la N-VA appelle déjà ses chefs de file disponibles sur les barricades pour 2018.

Ah, l’opposition

Tout comme le PS, la N-VA est un parti qui veut diriger, à tous les niveaux. Mais le modèle de gouvernance que la N-VA désire voir réalisé, n’est pas celui de « notre » PS francophone, mais celui de l’encore beaucoup plus puissant PS de France. Là, le PS est le parti de l’Etat le plus jacobin d’Europe. C’est une question de main d’oeuvre. Le parti dispose d’une armée chinoise de mandataires locaux. L’inconvénient de cela, c’est que ceux-ci doivent pouvoir continuer à travailler. C’est une des raisons de la politique PS de proximité qui a fait ses preuves: on ne touche de préférence pas aux provinces ni aux arrondissements, on est beaucoup plus circonspect avec les fusions, on ne veut pas entendre parler d’une fusion des administrations des CPAS et des conseils communaux ou des collèges échevinaux, et de toute une nébuleuse de structures intercommunales et de petites ASBL – précisément les formes d’autorité dans lesquelles la N-VA aimerait sabrer. Une des raisons pour lesquelles la N-VA veut trancher là-dedans est le manque de personnes adéquates à eux. Regardez le nombre croissant de communes où les N-VA locaux se battent comme des chiffonniers. Pour la N-VA, l’assainissement va avec son propre intérêt politique, tout comme pour le PS, un appareil d’Etat plus cher est le prix à payer pour la politique centralisatrice de Paris, et la Wallonie socialiste applique un modèle de subsidiarité chaotique (« ce que l’on doit pouvoir décider à un niveau inférieur, on doit le décider là »).

Pour diriger et donner la direction jusque dans les moindres détails, il faut bien manoeuvrer l’opposition. Le PS et la N-VA appliquent (inconsciemment ?) les mêmes recettes. Premièrement: l’opposition est considérée comme « impopulaire ». Dans la Belgique francophone, on n’utilise pas ce terme. Si on veut rendre quelqu’un suspicieux, on le qualifie de « néo-libéral » – l’effet de ce terme correspond à peu près à l’ancienne d’accusation de sorcellerie: l’accusé est brûlé. L’aile droite flamande applique la même technique, les termes à utiliser sont « de gauche », « socialiste » ou « progressiste ». D’où la confrontation difficile avec des groupes sociaux avec lesquels on a peu d’affinité.

Le régionalisme wallon se considère comme « ouvert », et donc beaucoup de membres du PS wallon ont une relation facile avec les artistes et les bohémiens de toutes les sortes de plumage. Ce n’est que si des Flamands croisent leur route que le débat peut rapidement devenir dur et amer et la plus petite occasion est bonne pour formuler des mots comme « fascisme ». L’idée selon laquelle toute personne parlant le néerlandais porte en soi les semences pour évoluer vers une petit Filip Dewinter (VB) est hélas trop répandue.

Le PS cherche l’ennemi à ses frontières, la N-VA a un excès d’ennemis et d’opposants dans sa propre maison. Il est singulier de constater comment la N-VA se comporte vis-à-vis d’une grande partie du monde culturel, appelé dans le jargon du parti les « culturos ». Cette méfiance s’étend jusqu’à la VRT, aux académiciens ayant une autre opinion et aux juristes du Conseil d’Etat, qui ont écrit un avis au sujet de la castration des animaux sans anesthésie qui n’a pas plu au ministre du Bien-être animal Ben Weyts: ils sont tous « wereldvreemd » (irréalistes) et n’ont pas leur place dans l’univers de la N-VA. Bart De Wever souligne l’attitude de certains écrivains et chanteurs contre la N-VA, et le rejet quasi général du nationalisme flamand dans les cercles artistiques. Il est parfois effroyablement profond, le fossé culturel qui coupe cette Flandre en deux depuis tellement d’années déjà.

Le PS n’a pas de problèmes à ce niveau. En même temps, les socialistes francophones doivent lutter contre des démons bien plus importants encore. Un chômage immense. Une grande pauvreté. Une économie loin derrière par rapport à celle de la Flandre. Une classe politique, et doucement aussi une opinion publique, remplies de frustrations. C’est pourquoi le PS et la N-VA différeront toujours fondamentalement dans leur conception, leurs idées et leur tactique.

Mais cela ne signifie pas que la N-VA ne doive pas de temps en temps se regarder dans le miroir. Un certain nombre de principes de fonctionnement que le sommet du parti trouve justes et légitimes pour eux-mêmes, ils ne les appliquent pas à leur relation avec la Flandre. Piet De Bruyn (N-VA) a dit un jour que Bart De Wever est aussi fort pour donner la direction du fait qu’il ne s’entoure pas seulement de béni-oui-oui et de personnes qui pensent la même chose ». De Bruyn: « Vous avez aussi besoin de personnes qui osent vous contredire. A condition que vous partagiez un élément: la loyauté. »

La loyauté de la population envers la classe politique: cela reste un élément essentiel de différence entre les grands partis du nord et du sud. Le PS reçoit de la Flandre le reproche qu’il s’est fait trop populaire en Wallonie et à Bruxelles, et qu’il a trop recherché la loyauté. Il a acheté la confiance de la population via la sécurité sociale, de trop hauts salaires, un Etat-providence trop généreux et une politique d’intégration facile – et ce aux frais de la Flandre.

Par contre, de par son propre programme, la N-VA ne peut rien faire d’autre que de se rendre antipathique auprès de beaucoup d’autres » Flamands : ceux qui ont des opinions trop à gauche, un comportement trop paresseux, des opinions trop religieuses, ainsi que vis-à-vis de toute personne ayant un manque de volonté à apprendre le néerlandais. Le PS la regarde et hoche la tête en signe de désapprobation.

Le Coq chante, pour amadouer la basse-cour et dominer. Et le Lion, il griffe. Il ne peut rien faire d’autre. Ce n’est pas sa faute, c’est dans sa nature.

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