Philippe Close © ISOPIX

Close défend la décision de donner le nom de Patrice Lumumba à un square

Le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close, a défendu dimanche, face aux critiques d’anciens coloniaux, la décision « unanime » de son conseil communal de donner à un espace public proche de la porte de Namur le nom de l’éphémère premier Premier ministre du Congo indépendant, Patrice Emery Lumumba.

Situé à l’angle de la chaussée d’Ixelles et de la rue du Champ de Mars, à l’entrée du quartier africain de Matonge, le futur square sera inauguré le 30 juin prochain, à l’occasion du 58ème anniversaire de l’indépendance de l’ex-Congo belge, devenu République démocratique du Congo (RDC).

Invité de l’émission C’est pas tous les jours dimanche sur la chaîne de télévision privée RTL-TVI, M. Close (PS) a revendiqué « un geste politique » pour avoir soutenu ce projet porté par plus d’une vingtaine d’associations, en compagnie de la conseillère communale Lydia Mutyebele (PS également).

« On a voulu soutenir ce combat car je ne suis pas là pour décider qui sont les héros d’une communauté. Je crois qu’il y a une grande partie de la communauté d’origine congolaise ou congolaise qui a décidé que Patrice Lumumba représentait un combat juste », a-t-il affirmé en invoquant le devoir de mémoire déjà mené par la Belgique.

« C’est un vrai moment important de réconciliation que je souhaite le 30 juin », a poursuivi M. Close.

M. Lumumba a été l’une des principales figures de l’indépendance du Congo, colonie belge depuis 1908 et jusqu’au 30 juin 1960. Il était alors devenu le premier chef du gouvernement post-indépendance, accordée dans la précipitation lors de la Table ronde de Bruxelles quelques mois auparavant.

Il n’a toutefois exercé cette fonction que deux mois et demi – dans un pays immédiatement plongé dans les troubles et divisé par les rébellions – avant d’être révoqué par le président Joseph Kasa-Vubu.

C’est toutefois le futur maréchal Mobutu Sese Seko qui a scellé son sort et permis son assassinat, en l’envoyant au Katanga (sud-est). M. Lumumba est torturé dès son arrivée à Elisabethville (aujourd’hui Lubumbashi), le chef-lieu de la province séparatiste, et assassiné le 17 janvier 1961, dans des circonstances restées obscures mais en présence d’officiels belges.

Une commission parlementaire d’enquête a évoqué en 2001 une responsabilité « morale » de la Belgique. Le gouvernement avait alors présenté les excuses de la Belgique au Congo et à sa famille.

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