© Frédéric Pauwels

Claise : perquisition chez un juge pour un expert

Le juge d’instruction bruxellois Michel Claise a reçu la visite d’enquêteurs ce mercredi. En cause, éventuellement : les honoraires de l’un des experts judiciaires qu’il emploie, André Fumal.

LeVif.be a appris un événement étonnant, mercredi en fin de journée : une perquisition a été menée chez un personnage qui sort de l’ordinaire, s’agissant d’un juge d’instruction financier bruxellois. Celui-ci, Michel Claise, est bien connu du public dans deux domaines. D’abord en tant qu’écrivain : depuis 2006, il est l’auteur de plusieurs livres qui ont rencontré le succès, comme « Salle des pas perdus » ou « Faux et usage de faux » (de somptueux « versets philosophiques »). Il l’est ensuite au plan professionnel pour avoir traité de gros dossiers judiciaires (Faust-Setca, Belgolaise, Georges Dumortier ou délit d’initié/Fortis).

Bref, le juge Claise, qui jouit d’une réputation parfaite, a été interrogé à propos d’une relation professionnelle, un expert judiciaire avec lequel il a mené des dossiers. Les honoraires, peut-être exagérés, de cet expert semblent être l’objet de l’enquête – du moins d’anciens honoraires, les faits éventuels remontant à plusieurs années.

Il s’agit d’André Fumal, longtemps présent en Wallonie, mais actif dans le ressort de Bruxelles depuis 2001, où il travaille pour plusieurs juges sur de gros dossiers de délinquance financière. On le connaît aussi pour s’être plaint que ses frais d’expertise étaient « rabotés » de façon importante avant paiement – jusqu’à 60 %. On se souvient ainsi que, au mois de février 2009, il avait été débouté en justice pour une réclamation portant sur 80.000 euros.

Si on ignore encore, à cette heure, le détail du grief, on sait en revanche que le bureau et le domicile du juge ont été visités en présence d’une conseillère de la cour d’appel de Liège, où le dossier est ancré, et de membres de l’OCRC (Office central de la répression de la corruption). Reste que Michel Claise, connu comme parfait honnête homme et juge brillant, a fourni un certain nombre d’explications – retournement de situation qui a dû le sortir de ses habitudes et qui pourrait nourrir un prochain roman, qui sait ? On nous les dit parfaitement convaincantes, la perquisition s’expliquant, selon nos informations, par un effet de surprise désiré par Liège. C’est qu’une rumeur y était parvenue, prêtant à M. Claise d’avoir été au courant de l’exagération de certains honoraires. Mais non, explique-t-on désormais. Quant au service des frais de justice, chargé de vérifier lesdits honoraires (ce n’est pas le rôle du juge), il aurait donc fait son travail avec efficacité, même si la présomption d’innocence vaut à plein droit pour M. Fumal.

Roland Planchar

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