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Chômeurs: Gosuin plaide pour un report de la mesure d’exclusion des allocations

Le ministre bruxellois de l’Emploi Didier Gosuin a plaidé vendredi pour un report de la mesure d’exclusion des allocations qui frappera certains chômeurs qui en bénéficient depuis 3 ans et plus, à partir du 1er janvier prochain, à la suite de mesures prises dans ce sens par le gouvernement fédéral sortant.

En cause, selon lui, non pas Actiris, l’opérateur bruxellois de placement des demandeurs d’emploi qui a pris un certain nombre d’initiatives dès qu’il l’a pu, mais l’ONEM et le collège des fonctionnaires-dirigeants qui n’ont transmis les informations indispensables qu’en août et en septembre derniers. Didier Gosuin était interpellé par de nombreux députés bruxellois de la majorité (cdH, PS, FDF, CD&V, sp.a, Open VLD), comme de l’opposition (Ecolo, Groen, PTB), sur les conséquences de l’exclusion de plusieurs milliers de chômeurs bruxellois du dispositif d’allocations. Il a avancé des chiffres précisant le nombre de personnes qui seront concernées, dans un premier temps, par la mesure.

Dans l’opposition, Zoé Genot, à l’initiative de l’interpellation, a ouvert le bal des questions et d’une inquiétude largement partagée sur plusieurs bancs quant aux conséquences de la mesure décidée unilatéralement par le fédéral sur un public socialement fragilisé. Comme Bruno Delille (Groen), elle s’est demandée quel soutien concret serait apporté aux CPAS qui subiront un important report de charge de travail social sans être bien armés pour répondre à une arrivée massive de nouvelles demandes d’aide liées à la mesure.

Le débat a également mis en exergue les questions sur les risques d’une perte de vue, pour Actiris, de milliers de personnes sans emploi.

Dans la majorité, Isabelle Emmery (PS) a concédé que la mesure décidée par le gouvernement Di Rupo n’était pas celle qui avait le plus satisfait son parti, mais que prise dans un contexte de négociations institutionnelles, elle avait été assortie de garde-fous.

Sur le mode « esprit de Laurette Onkelinx, de Steven Vanackere, de Joëlle Milquet, … es-tu là? « , Bernard Clerfayt (FDF) s’est chargé de dire à la place de Didier Gosuin que ni le ministre, ni la Région bruxelloise n’étaient responsables de cette décision du gouvernement fédéral Di Rupo, non remise en cause par le gouvernement « Michel-Jambon » et que bon nombre » de questions posées par les députés bruxellois vendredi devraient l’être à l’échelon fédéral.

« Je ne serai pas le ministre de l’exclusion qui rejette avant d’inclure »

« Je ne serai pas le ministre de l’exclusion qui rejette avant d’inclure », a souligné Didier Gosuin, précisant qu’il ne fallait pas en déduire que le travail ne serait pas fait sérieusement, notamment à l’égard de ceux qui refuseraient toute proposition d’accompagnement.

Selon les données exposées par le ministre de l’Emploi, Actiris a reçu une liste de 7.300 demandeurs d’emplois mentionnées dans le listing de l’ONEM susceptibles de perdre leurs allocations d’insertion au premier janvier.

5.975 d’entre eux ont un dossier actif chez Actiris. Parmi ceux-ci, 694 entrent dans les catégories de ceux qui peuvent bénéficier d’une prolongation du bénéfice d’allocations d’insertion moyennant leur collaboration à un « trajet approprié » vers l’insertion.

Les personnes déjà reconnues dans ces catégories sont convoquées par Actiris afin de les informer des changements réglementaires et de leur proposer un « accompagnement actif adapté ».

Pour les autres chercheurs d’emploi, Actiris a envoyé un courrier d’information et un formulaire de demande d’un accompagnement actif adapté. Les premières convocations à un entretien d’évaluation ont été lancées le 8 octobre dernier pour recevoir le public concerné avant le 1er décembre.

L’opérateur public a mis en place une cellule spéciale d’évaluation.

Didier Gosuin a par ailleurs fait observer que la mise en oeuvre de la mesure fédérale aurait pour effet de faire perdre le droit au travail pour une Agence Locale pour l’Emploi au demandeur d’emploi qui aura perdu ses alloocations d’insertion. Celui-ci récupérera ce droit s’il ouvre ceux au Revenu d’Intégration.

Les personnes qui auront perdu le droit aux allocations pourront toujours se réinscrire chez Actiris comme chercheur d’emploi libre et bénéficier d’un accompagnement à la recherche de l’emploi l’opérateur bruxellois et/ou ses partenaires.

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