Etienne Dujardin

« Chers policiers, chers militaires: merci et pardon ! »

Etienne Dujardin Juriste et élu conseiller communal MR à Woluwe-Saint-Pierre

Depuis plusieurs mois, et plus intensément encore depuis le 13 novembre, nous voyons ô combien votre présence est importante.

Vous vous donnez sans compter pour la population afin qu’elle puisse vivre en sécurité. Vous êtes le rempart de la démocratie face à la barbarie la plus abjecte. Vous représentez la sécurité face au chaos que certains voudraient provoquer. Je voudrais dès lors, chers policiers, chers militaires, vous crier un immense MERCI.

Vous protégez nos enfants à l’école, nos malades dans les hôpitaux, les voyageurs dans les transports en commun, les gares et aéroports. Vous travaillez nuit et jour pour retrouver des terroristes islamistes qui veulent attaquer nos valeurs, nos libertés et notre démocratie. Vous mettrez en danger votre propre vie pour sauver celles de vos concitoyens. Vous rassurez un grand nombre de personnes et nous permettez de continuer à vivre presque normalement, ce qui est, en fin de compte, la meilleure réponse à apporter aux assaillants. Vous avez permis, grâce à vos enquêtes, d’éviter certains attentats meurtriers qui auraient alourdi encore plus le bilan des décédés.

Chers policiers, chers militaires: merci et pardon !

Après ces remerciements, je voudrais également vous demander PARDON. Pardon au nom de tous ceux qui jusqu’à présent ne facilitaient pas votre travail. Je pense à ceux qui, de contrôle budgétaire en contrôle budgétaire, vous ont retiré des moyens financiers et d’actions importants pour réaliser correctement votre travail. Vous êtes des gens de devoir, vous ne faites presque jamais grève. Il était donc plus facile de venir prendre chez vous une partie du budget que dans des corporations à forte capacité de grèves. Notre budget militaire est ainsi l’un des plus faibles d’Europe, alors que l’OTAN, dont le siège est à Bruxelles, nous presse systématiquement de faire notre part de l’effort.

Pardon également au nom de tous ceux qui ne vous ont jamais écouté. Ceux pour qui la répression était un vilain mot et pour qui seule la prévention comptait. Ceux qui trouvaient indécent de mettre des caméras pour surveiller l’espace public alors qu’on voit aujourd’hui combien cela est indispensable. Ceux qui préféraient des policiers non armés par peur de briser le dialogue éducatif. Ceux qui ne respectaient pas votre travail en ne voyant pas d’inconvénients à libérer des délinquants multirécidivistes. Ceux qui, enfin, préféraient opposer sécurité et protection des libertés individuelles, alors qu’il n’y a aucune liberté sans sécurité.

Les attentats poussent à bouger les lignes. Des moyens considérables vont être octroyés aux services de renseignements et de sécurité. Il faut que cela soit sur le long terme et de manière structurelle. Un édito du Monde a fait beaucoup parler de lui ces derniers jours. Je n’ai pas apprécié sa tonalité, mais bien son constat. Oui, la Belgique s’est trop attardée sur les problèmes communautaires depuis 20 ans. Oui, le politique a délaissé le champ des compétences régaliennes de l’Etat (Intérieur, Défense, Justice, Affaires Etrangères). Osons espérer que les tragiques événements permettent un sursaut, une prise de conscience salutaire, un changement de paradigme des priorités politiques. Cela serait le plus beau pied de nez à faire à ceux qui veulent nous détruire et le plus beau cadeau qu’on puisse vous faire pour vous dire simplement: merci !

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire