Charles Michel. © BELGAIMAGE

Charles Michel: « Tout le gouvernement condamne la collaboration. C’est un crime injustifiable »

Le premier ministre, Charles Michel, a condamné mardi, devant la Chambre et au nom de son gouvernement, la collaboration avec l’occupant pendant la IIe Guerre mondiale, alors que la polémique sur les fréquentations de certains membres de la N-VA fait rage.

« Avec l’ensemble du gouvernement, sans ambiguïté, nous condamnons la collaboration. C’est un crime, et un crime injustifiable« , a-t-il déclaré. « Tout le gouvernement partage cette conviction« , a-t-il répété peu après.

Depuis mardi, la polémique plane sur le débat et électrise les travaux. Si elle a été absente des interventions des partis flamands, de la majorité comme de l’opposition, elle a été abondamment évoquée par le PS et le cdH. Les deux partis en ont appelé au premier ministre et ont réclamé la démission des ministres Jambon et Francken.

« Votre silence hier (lors de la déclaration gouvernementale) sur ces faits était assourdissant. Rien, vous n’avez rien dit« , a encore lancé la cheffe de groupe Catherine Fonck (cdH) après une première charge lancée le matin par Laurette Onkelinx. Selon la centriste, il s’agit d’une « gifle » aux personnes dont certains parents ont été frappés par la guerre et l’occupation.

« Ces dernières heures, j’ai entendu des propos à la limite de l’injure, insidieux, lourds de sous-entendus« , a regretté le premier ministre avant d’évoquer le sort de l’un de ses grands-pères qui n’a pas survécu à son retour des camps de la IIe Guerre mondiale.

Ce n’est pas le premier ministre qui est mis en cause mais certains membres de son gouvernement, et c’est leur condamnation qui est demandée, ont répondu PS et cdH. « Seule la démission de votre secrétaire d’Etat (Theo Francken, également accusé de propos homophobes et racistes) peut sauver l’honneur de la Belgique. Ici, vous sauvez votre peau et celle de votre gouvernement« , a ajouté le président du cdH, Benoît Lutgen.

Jusqu’à présent discrète, la N-VA est sortie de sa réserve, manifestement ulcérée par la polémique. « Cela fait des mois que la N-VA, parti démocratique, est traitée de raciste par certains membres du cdH. Pensent-ils ici que je présiderais un groupe de 33 racistes et qu’un tiers de la Flandre a accordé sa confiance à un groupe de 33 racistes? » a-t-il demandé Sofie De Wit, dont le grand père wallon a été prisonnier de guerre pendant 5 ans, a déploré la « récupération politique » à laquelle se livraient les deux partis.

Sarah Smeyers a quant à elle cité les propos de Piet De Bruyn, un député N-VA, homosexuel affiché et militant du mouvement gay. « Homophobe? Accusation insensée et sans fondement », a-t-il déclaré sur Twitter pour prendre la défense de M. Francken.

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