Charles Michel © Belga

Charles Michel : plus de stabilité en Afrique, c’est aussi plus de stabilité en Europe

Le Premier ministre Charles Michel est venu défendre cette semaine à Bamako et Abidjan une « approche globale » permettant de créer les « conditions pour plus de stabilité et de sécurité en Afrique » et, à travers elle aussi, « plus de stabilité et de sécurité en Europe ».

Ce message, Charles Michel est venu l’apporter en deux temps, en formation Benelux, avec ses deux homologues libéraux Mark Rutte – mais ce dernier a organisé ses visites séparément – et Xavier Bettel, au Mali d’abord, puis dans un cadre européen plus large, au Sommet d’Abidjan avec l’Union africaine (UA).

La région du Sahel continue d’être soumise à des troubles suscités par des éléments liés au séparatisme, au banditisme et au djihadisme. Le Mali est en proie à des attaques régulières, au nord mais aussi au centre, et Bamako, au sud, reste sous la menace d’attentats. Après la chute de l’Etat islamique en Syrie et l’instabilité en Libye, le risque existe de voir le terrorisme trouver un nouveau terrain au Sahel, avec à terme des conséquences pour l’Europe.

Les militaires belges participent à deux missions mises en place en 2013 avec l’objectif final d’aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale.

Vingt-cinq militaires belges servent au sein de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali), forces dont le commandement militaire est actuellement dirigé par le général-major Jean-Paul De Coninck. Par ailleurs, 175 militaires belges participent à la mission européenne de formation des forces maliennes EUTM (European Training Mission) commandée par le général de brigade Bart Laurent. La présence belge au sein de l’EUTM diminuera au début de l’année prochaine alors que la participation de la Belgique au sein de la Minusma augmentera avec l’envoi en février à Gao (est du pays) de deux hélicoptères NH-90 et d’une cinquantaine de militaires (évacuation et transport médical), ainsi que six officiers d’état-major supplémentaires. Ce renforcement s’inscrit dans le contexte de la candidature belge à un poste de membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, qui fera l’objet de nouvelles tractations au Sommet d’Abidjan.

Après s’être entretenu mardi à Bamako avec des représentants de la Minusma, Charles Michel s’est rendu au camp d’entraînement de Koulikoro (sud du pays, à 60km au nord de Bamako) où se trouvent la plupart des militaires belges de la mission européenne, essentiellement des instructeurs ainsi que quelques forces spéciales, chargées avec les Espagnols d’assurer la sécurité des convois.

« Un tiers des forces maliennes ont été formées, c’est gigantesque », a observé M. Michel, se félicitant de cette coopération européenne. « Il s’agit de créer les conditions du développement qui permettront de faire reculer la pauvreté », a-t-il affirmé, flanqué du ministre de la Coopération Alexander De Croo, signataire l’an dernier à Bamako d’un nouveau programme pluriannuel 2016-2019 avec le Mali.

Avant de s’envoler pour le Sommet d’Abidjan, Charles Michel s’est posé en défenseur d’une « stratégie gagnant-gagnant » avec l’Afrique qui doit être un « partenaire » sur les questions de sécurité, de développement, les enjeux économiques, de cohésion sociale et de gouvernance. Il prône également à travers ce cadre une « gestion plus méthodique des flux migratoires », qui éviterait que chaque Etat se renvoie la balle. A l’égard de l’Afrique, le Premier ministre belge se veut porteur d’un message adressé par les nouvelles générations aux générations futures, « sans nostalgie ni culpabilité ».

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