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Charles Michel ne va pas réagir publiquement aux critiques de Benjamin Netanyahu

Le Premier ministre Charles Michel s’est abstenu jeudi de réagir aux critiques acerbes de son homologue israélien Benjamin Netanyahu mécontent de sa visite, lors de son récent déplacement au Proche-Orient, auprès de deux ONG israéliennes opposées à la colonisation des territoires palestiniens.

Le chef du gouvernement recevait jeudi matin à Bruxelles le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. A l’issue de la rencontre, les deux hommes ont fait une déclaration à la presse, mais M. Michel s’est gardé de faire une quelconque allusion aux propos du Premier ministre israélien. Il n’a d’ailleurs pris aucune question des journalistes.

Lors de son séjour en Israël et dans les Territoires palestiniens cette semaine, le Premier ministre a rencontré mercredi à Jérusalem les représentants des associations « Breaking the silence » et « B’Tselem », deux mouvements opposés à la colonisation, ce qui n’a pas plu côté israélien. « En Israël, nous considérons avec gravité la rencontre du Premier ministre belge avec les dirigeants de Breaking the Silence et de B’Tselem lors de son séjour en Israël », a réagi mercredi soir M. Netanyahu. « Le gouvernement belge doit choisir: ou changer de voie ou poursuivre une ligne anti-israélienne ».

La rencontre entre M. Michel et les deux ONG intervenait au surlendemain du vote d’une loi légalisant la colonisation sur des terres privées en Cisjordanie occupée, condamnée par la Belgique et de nombreux autres pays. Dans sa déclaration devant les journalistes jeudi midi à Bruxelles, M. Michel a évoqué les « bonnes relations » qu’entretient la Belgique tant avec l’Autorité palestinienne que l’Etat d’Israël, pointant notamment la coopération avec ce dernier en matière de sécurité.

Il a toutefois répété ses critiques envers la nouvelle loi israélienne légalisant la colonisation, une initiative « pas utile pour relancer le processus de paix », a-t-il dit. Dans l’entourage du Premier ministre, on rejetait toutefois la charge de Benjamin Netanyahu en pointant le devoir mais aussi la liberté de Charles Michel à rencontrer tous les acteurs de la société civile israélienne afin d’être « bien informé » et d’entendre « toutes les positions ». Une attaque jugée d’autant plus injustifiée que le Premier ministre s’est gardé, souligne-t-on, de commenter devant la presse qui suivait son voyage en Israël sa rencontre avec les deux ONG. « Rencontrer des organisations ne signifie pas qu’il endosse leur position », ajoute-t-on dans l’entourage du Premier ministre où l’on assure que celui-ci n’a pas l’intention de se laisser intimider par ce genre de réaction. Lors de sa déclaration devant la presse belge et internationale présente, M. Abbas a tenu à remercier la Belgique pour son action en faveur d’une paix négociée au Proche-Orient.

Le président palestinien a profité de l’occasion pour réitérer ses critiques envers la nouvelle législation israélienne, qualifiée « d’acte d’agression » envers le peuple palestinien et qui va, selon lui, mener à un « système d’apartheid » et de nouvelles tensions qui éloigneront les deux peuples de la paix.

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