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Charles Michel n’exclut pas un gouvernement Michel II

Le Vif

Charles Michel, plus jeune Premier ministre de l’histoire de la Belgique, a profité de circonstances favorables pour édifier puis diriger une coalition inédite. Mais pas seulement : sa prise du pouvoir était programmée. Et la prolongation du séjour au 16 rue de la Loi n’est pas pour lui déplaire. C’est, entre autres, ce que révèle Le jeune Premier, le livre-événement que publie notre journaliste Olivier Mouton.

Charles Michel n'exclut pas un gouvernement Michel II
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C’est l’histoire de quinze années de vie politique. De ce qui l’a préparée. Ce qui l’a nourrie. Le récit d’une course vers le pouvoir. Une course méthodique. L’itinéraire d’un « fils de », qui a toujours été premier en tout et qui a fait de la plus haute marche du podium, pêle-mêle, un objectif, une signature et une raison d’être. Dans quelques jours, Charles Michel soufflera la première bougie de son gouvernement. Deux mois avant de fêter ses 40 ans. Comment cet homme d’apparence lisse, peu charismatique et appartenant à un parti, le MR, qui n’a pas souvent brillé par son sens aigu de la stratégie a-t-il réussi un parcours extraordinaire en si peu de temps ?

C’est la question à laquelle Olivier Mouton, journaliste politique au Vif/L’Express, a voulu répondre, dès la fin de l’année dernière, dans un livre-événement qui paraît en français (chez Racine) ce 9 octobre et en néerlandais (chez Lanoo). Le jeune Premier (dans sa version flamande Portret van een jeune premier), fruit de longs mois d’enquête, révèle ainsi qu’il y a eu très peu de hasards, dans la carrière de Michel junior. Député à 24 ans, ministre régional à 25, bourgmestre de Wavre à 31, président de sa formation à 36, il a su profiter de circonstances favorables mais, démontre Olivier Mouton, il a surtout construit sa fulgurante ascension. En tueur ou en fin diplomate, selon les cas, les époques et les obstacles. Le livre, brillant, passionnant, explique entre autres sa rancoeur féroce à l’égard des socialistes en général et de Paul Magnette en particulier ; les relations encore et toujours très difficiles avec Didier Reynders, le frère ennemi ; son rapport devenu concurrentiel avec son père, Louis ; le rapprochement avec la N-VA entamé dès avant les élections de mai 2014 ; et son ambition, dès juillet de l’année dernière, de s’installer au 16, rue de la Loi alors que personne ne pouvait même l’imaginer à cette place. « L’ambition de ce jeune Premier est sans limite », résume Olivier Mouton. C’est très peu dire.

Et c’est loin d’être fini. Puisque, dans Le jeune Premier, Charles Michel confesse envisager tout à fait de rempiler en 2019. Extrait :

« Demain, pourrait-on avoir un gouvernement Michel II ? MR et N-VA pourraient s’entendre pour rempiler, évitant de la sorte le retour du PS au pouvoir.  »De la même manière que l’on nous disait kamikazes quand on a commencé il y a dix mois, je n’étais pas très ému; de la même manière, quand certains disent on est parti pour dix ans de suédoise, je ne le suis pas, c’est difficile à prédire », répond Charles Michel. Le Premier ministre n’exclut toutefois pas l’idée d’un Michel II :  »C’est une possibilité. Si l’on sort conforté par les élections, on peut décider de continuer encore une fois pour aller plus loin dans l’implémentation des réformes, pour poursuivre le chemin, la trajectoire. C’est une possibilité, oui, mais ce n’est pas la seule. » Des propos qui risquent de faire jaser… »

Dans tous les cas, la mécanique reste bel et bien activée.

Olivier Mouton répond à vos questions, par chat, ce vendredi 9 octobre, de 11h30 à 13 heures, sur levif.be

Les extraits en primeur dans Le Vif/L’Express en vente dès ce jeudi. Avec :

– Sa jeunesse : premier en tout mais très mauvais perdant

– 2000 : l’année où il tue (une première fois) son père, Louis

– 2004 : les racines du ressentiment anti-PS

– 2004 : l’origine de la déchirure avec Reynders

– 2009 : la source de la haine de Magnette

– 2010 : le divorce crucial d’avec le FDF

– 2014 : le dimanche de rupture avec le PS et le CDH

– 2014 : la liquidation de Reynders

– 2015 : la réalisation d’un vieux rêve libéral

Charles Michel n'exclut pas un gouvernement Michel II
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