Charles Michel et Alassane Ouattara, président de la Côte d'Ivoir. © Belga

Charles Michel: « Le moment est venu de tourner la page du post-colonialisme »

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Après un crochet au Mali, le Premier ministre Charles Michel a atterri mardi soir à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, pour assister au cinquième sommet Union européenne – Union africaine. Pour la première fois, le sommet est organisé en Afrique subsaharienne.

Le sommet, qui accueille quelque 83 chefs d’État issus de 55 pays d’Afrique et 28 pays d’Europe, est placé sous le thème de la jeunesse, et de la nécessité de lui assurer un avenir durable. La question brûlante de la traite des migrants en Libye occupe également une place importante dans le débat.

Interrogé en marge du sommet, Charles Michel a souligné l’importance pour l’Europe d’un continent africain stable et en sécurité. Il a comparé la relation qui lie l’Europe à l’Afrique à un conflit de voisinage pour lequel il n’existe que deux solutions: soit le résoudre, soit le fuir.

Les routes de la mort

Au sommet, Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission africaine, a résumé le désespoir qui ravage la jeunesse africaine: « Nos jeunes ne supportent plus, et à juste titre, le paradoxe de la juxtaposition de l’abondance de nos ressources et de ce dénuement. C’est cet état de fait qui les jette par dizaines de milliers sur les routes de la mort, de l’humiliation et de l’esclavage. »

Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a quant à lui décrété que l’Europe n’avait pas de leçons à donner à l’Afrique. « Nous les Européens, nous ne sommes pas venus ici pour prodiguer des conseils encore que la spécialité européenne consiste à faire la leçon aux autres. Nous sommes venus pour redynamiser notre partenariat », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre belge Charles Michel est revenu sur la situation en Libye où des migrants sont réduits à l’état d’esclavage. « Nous avons été écoeurés par les images d’il y a quelques jours. Elles sont indignes de notre siècle. J’appuie donc ceux qui ont demandé une enquête internationale ».

Tourner la page du post-colonialisme

Après avoir souligné l’importance d’oeuvrer à la sécurité du Sahel en proie à de graves débordements, le Premier ministre belge a déclaré que le moment était venu de tourner la page du post-colonialisme et de prendre ses responsabilités tout en faisant preuve de solidarité.

Céline Bouckaert, envoyée spéciale à Abidjan

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