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Charles Michel « entarté » aux frites et à la mayonnaise

Une poignée de LilithS (des militantes de gauche qui refusent de se présenter comme les héritières des Femen) ont interrompu lundi midi une intervention que le Premier ministre Charles Michel venait de débuter devant le Cercle de Wallonie à Namur, aspergeant le chef du gouvernement fédéral de frites et de mayonnaise.

Vêtues de noir et hurlant « Michel, dégage, austérité dehors », ces trois ou quatre jeunes femmes partiellement masquées s’en sont pris à M. Michel alors qu’il entamait un discours sur le thème « prendre ses responsabilités » sur les hauteurs de Namur, devant un parterre d’hommes d’affaires wallons.

Sur leur t-shirts étaient inscrits les slogans: « Quel social sur vos frites? », « Michel Dégage! ». Elles ont aspergé le Premier ministre et les personnes assises au premier rang de l’assistance de frites et de mayonnaise, contraignant M. Michel à interrompre son intervention. Elles ont ensuite été évacuées par le service d’ordre, visiblement pris par surprise – ce qui n’est pas sans poser des questions sur la sécurité du chef de gouvernement. Dans un communiqué revendiquant cette action, le mouvement des LilithS a affirmé que « le modèle social est détruit au nom d’une compétitivité absurde qui laisse le bien-être de la population à la porte des ministères ». « Au peuple belge on ne laisse que les frites sauce austérité. C’est pourquoi nous jetons à leur visage le symbole d’une Belgique qu’ils démantèlent », ajoutent ces militantes. « La Belgique se portait mieux sans gouvernement. Michel dégage », lancent-elles, en prévenant: « Nous sommes multiples. Nous surgirons de l’espace public dans vos sphères de pouvoir chaque fois que cela sera nécessaire ». M. Michel s’est absenté une dizaine de minutes et a repris son discours après s’être changé – avec une cravate mais sans veston – , sous les applaudissements nourris de l’assistance largement acquise au programme de son gouvernement de centre-droit. « Cela n’a pas été le cas au début », a-t-il fait caustiquement observer lors d’une période de questions-réponses.

Selon le président du Cercle de Wallonie, Pierre Rion, les LitithS s’étaient inscrites comme étudiantes en journalisme de l’Université catholique de Louvain (UCL) et ont été admises à ce titre. Elles ont, selon des témoins, été interpellées par la police à la sortie du château qui abrite le cercle.

Selon son porte-parole, le Premier ministre ne portera pas plainte contre les deux jeunes filles qui l’ont le plus directement agressé. « Il prend cela avec humour », a ajouté le porte-parole.

Les quatre activistes de LilithS interpellées et identifiées avant d’être relâchées

Les quatre activistes de LilithS, qui ont aspergé le Premier ministre Charles Michel de frites et de mayonnaise lundi midi lors de son intervention au Cercle de Wallonie, ont été interpellées et identifiées par la police avant d’être relâchées immédiatement, a indiqué lundi soir la porte-parole de la police locale de Namur, Laurence Mossiat.

« Leur véhicule a été intercepté à la sortie du Cercle de Wallonie. Ces femmes n’ont pas été privées de liberté étant donné qu’il n’y a pas de plainte judiciaire. Le Premier ministre n’a pas souhaité déposer plainte et le Cercle de Wallonie n’en avait pas émis l’intention en début d’après-midi. Il est possible que le Cercle de Wallonie le fasse plus tard pour d’éventuelles dégradations », a précisé Laurence Mossiat. La police a dressé un rapport administratif à la suite de l’incident. Si une plainte était déposée, le parquet de Namur pourrait exiger que ces femmes soient entendues selon la qualification retenue.

Le Cercle de Wallonie envisage de déposer plainte

Pour le Cercle de Wallonie, le dépôt d’une plainte éventuelle contre les quatre femmes de LilithS est « à l’ordre du jour », indique lundi soir André Van Hecke, l’administrateur-délégué du Cercle de Wallonie. « Au-delà de la seule agression du Premier ministre, rentrer chez vous à quatre, quels que soient les dégâts que vous pourriez faire, c’est de toute façon une agression. J’ai demandé à nos conseils de voir ce que cela représentait. Nous allons voir avec les services du Premier ministre qui apparemment ne porteront pas plainte », déclare André Van Hecke. Le dépôt d’une plainte est toujours en réflexion. « Nous allons réfléchir, nous avons d’autres combats que le misérable. Le misérable doit leur suffire déjà à ces jeunes femmes. Que ces personnes se regardent un peu et regardent dans quelle société elles vivent », a lancé l’administrateur-délégué. Elles se seraient présentées comme des étudiantes en journalisme à l’UCL, selon André Van Hecke: « Mais le recteur ne trouve pas trace de leur inscription. Elles pourraient venir de l’IAD (Institut des Arts de Diffusion, NDLR). »

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