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Charles Michel dénonce les propos « absurdes » d’Erdogan sur le PKK et les gulénistes

Le Premier ministre Charles Michel a dénoncé mercredi les propos « absurdes » du président turc Recep Tayyip Erdogan qui a accusé la Belgique d’être « un important centre » pour les partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et plusieurs autres pays, ainsi que pour le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen.

« Les propos du président turc sont absurdes », a-t-il affirmé à l’agence Belga, parlant également de déclarations « mensongères » et « diffamatoires ».

« La Belgique est un Etat de droit et il est indécent de tenir de tels propos contre un pays qui a lui aussi subi de manière critique les conséquences du terrorisme », a ajouté le chef du gouvernement fédéral.

M. Michel a rappelé qu’il avait déjà déclaré au parlement que « la Belgique ne tolèrerait pas que le gouvernement turc exporte vers la Belgique ses conflits internes ».

Le chef de l’Etat turc a accusé mercredi la Belgique d’être « un important centre » pour les partisans du PKK, d’être également un centre du mouvement Hizmet du prédicateur Fethullah Gülen, en exil aux Etats-Unis et qu’Ankara soupçonne d’avoir planifié la tentative de coup d’Etat manqué du 15 juillet dernier.

M. Ergogan, qui s’est entretenu avec la presse avant son départ pour une visite au Pakistan, s’en est également pris à l’Allemagne. Il a affirmé avoir transmis à la chancelière Angela Merkel des milliers de dossiers démontrant que des fonds récoltés en Allemagne étaient destinés au PKK.

La Turquie et les combattants kurdes, parmi lesquels le PKK, s’affrontent depuis trente ans. Le conflit a déjà coûté la vie à plus de 40.000 personnes. Ankara estime que l’Occident n’entreprend pas suffisamment d’actions contre le PKK. La Turquie, l’UE et les Etats-Unis reconnaissent cependant tous le caractère terroriste de l’organisation.

Ces nouvelles déclarations de M. Erdogan interviennent alors que la Turquie est l’objet de sévères critiques en raison de la répression massive dans le pays après l’échec du coup, qui a notamment visé de nombreux journalistes.

En juillet déjà, quelques jours après le putsch manqué, le porte-parole de l’ambassade de Turquie à Bruxelles, Veysel Filiz, avait affirmé que des organisations flamandes soutenaient le mouvement du prédicateur Gülen et que le gouvernement flamand entretenait de bonnes relations avec ce mouvement.

L’ambassadeur de Turquie en Belgique, Mehmet Hakan Olcay, avait été convoqué dans la foulée aux Affaires étrangères. Il avait ensuite présenté ses excuses au ministre-président flamand, Geert Bourgeois, qui les avait acceptées.

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