Charles Michel et Mike pence © Belga

Charles Michel à Mike Pence: la Belgique refuse la « fragmentation » de l’Europe

Le Premier ministre Charles Michel a affirmé dimanche soir au vice-président américain Mike Pence que la Belgique refusait, comme d’autres Européens, la « fragmentation » de l’Union européenne, alors que le président Donald Trump s’était réjoui du « merveilleux » Brexit et avait affirmé que d’autres pays pourraient suivre l’exemple britannique.

« Pas question de permettre la fragmentation de l’Union européenne. Ce message-là a été donné. J’ai le sentiment qu’il a été entendu » par M. Pence, a-t-il affirmé à la presse à l’issue d’une rencontre avec le vice-président à Bruxelles, seconde étape d’une tournée européenne destinée à rassurer les alliés européens de Washington.

M. Michel a fait état d’une réunion « intense » et « constructive » devant la presse belge.

En Europe, « nous défendons plus que jamais des valeurs fortes » qui « nous tiennent à coeur », comme la « liberté d’expression », la « tolérance », les droits de l’Homme, a-t-il ajouté.

M. Pence n’a pour sa part fait qu’une courte déclaration à son arrivée au domaine de Val Duchesse où le Premier ministre l’a accueilli.

« C’est un honneur d’être avec vous, ici à Bruxelles », a-t-il déclaré, ajoutant amener les salutations du président Donald Trump – lui-même attendu à Bruxelles le 25 mai pour un sommet de l’Otan.

« Très heureux »

Charles Michel a accueilli le vice-président américain en visite à Bruxelles dans le cadre de sa première tournée à l’étranger depuis son entrée en fonction le 20 janvier dernier, en lui souhaitant la bienvenue au château de Val-Duchesse, sur fond d’incertitudes sur la future politique étrangère des Etats-Unis.

« Very happy to meet you », a-t-il lancé devant la presse à l’adresse de M. Pence qui a remercié le chef du gouvernement de l’accueillir « dans un si bel endroit » – alors que le président Donald Trump avait, durant sa campagne électorale, qualifié Bruxelles de « trou à rats ».

M. Pence a, dans une brève déclaration, insisté sur les liens qui unissent le peuple belge et le peuple américain.

Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, était également présent pour cet entretien dînatoire, qui représente le premier contact diplomatique entre la Belgique et la nouvelle administration américaine.

M. Michel avait auparavant indiqué à la RTBF qu’il soulignerait que les Etats-Unis et l’Europe ne sont capables de résoudre les problèmes mondiaux qu’ensemble. Or, selon le Premier ministre belge, le président Trump a affiché des positions qui vont contre le multilatéralisme, notamment en parlant de baisse de financement pour les Nations unies et en remettant en cause le bien-fondé de l’Otan.

M. Pence, qui a participé à la conférence internationale sur la sécurité de Munich (Allemagne), doit rencontrer lundi les présidents du Conseil européen et de la Commission, Donald Tusk et Jean-Claude Juncker ainsi que la haute représentante pour la politique étrangère et de sécurité de l’UE, Federeica Mogherini, et le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.

M. Pence a martelé samedi que l’engagement des Etats-Unis au sein de l’Otan était « inébranlable », un discours destiné à des alliés inquiets des propos de M. Trump.

« Le président m’a demandé d’être ici aujourd’hui (…) pour transmettre le message que les Etats-Unis soutiennent fermement l’Otan et que nous serons inébranlables dans notre engagement envers l’Alliance atlantique », a-t-il dit lors de la Conférence de Munich.

Il a assuré à plusieurs reprises dans son discours d’une vingtaine de minutes qu’il parlait au nom du président américain – lequel a semé malaise et confusion en qualifiant tour à tour l’Otan d' »obsolète » et de « très importante ».

« Nous serons toujours votre plus grand allié », a lancé M. Pence, rappelant les valeurs communes de « démocratie, justice, Etat de droit » partagées par les Etats-Unis et leurs partenaires européens.

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