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Charleroi va rembourser 200.000 euros de primes de fin d’années à ses anciens échevins

C’est un amer cadeau d’adieu qu’a offert l’échevine carolorégienne sortante Ingrid Colicis à son ancien employeur : elle a réclamé, et obtenu, que la Ville de Charleroi paie aux membres du collège communal leurs primes de fin d’année, non perçues depuis 2001. Cette décennie d’arriérés coûtera quelque 200.000 euros à la cassette communale.

« Techniquement, Charleroi est en faillite… » Le constat du futur bourgmestre, Paul Magnette, samedi à nos confrères du Soir, a beau être récent, les difficultés financières de la Ville de Charleroi, elles, ne sont pas nouvelles : la métropole wallonne, étranglée par des besoins difficilement répressibles et des recettes tout sauf extensibles, s’administre rigueur et austérité à toutes les sauces depuis les années quatre-vingt.

En 2001, à l’heure d’un énième tour de vis budgétaire, les échevins de l’ancienne majorité socialiste dirigée par Jacques Van Gompel décident de renoncer à leurs primes de fin d’année. L’économie, de quelque 25.000 euros annuels, est plutôt symbolique qu’arithmétique. Mais une décennie plus tard, lors du dernier collège de la difficile législature 2006-2012, l’échevine du logement Ingrid Colicis demande à percevoir cette prime pour l’année 2012 comme pour les précédentes (elle ne devrait les recevoir que depuis 2009 : jusqu’alors parlementaire wallonne, ses émoluments étaient plafonnés). Légitimement : « Une décision d’un collège communal ne peut se substituer à la loi. Or, les dispositions légales régissant la rémunération des mandataires communaux prévoient bien cette prime de fin d’année. La Ville de Charleroi n’a donc pas le choix : elle devra payer ces arriérés. Y compris aux échevins de la législature 2001-2006, qui y avaient explicitement renoncé », soupire-t-on à l’Hôtel de Ville, où l’on a déboursé vite fait 25.000 euros pour payer les primes de l’exercice 2012, avant de débloquer quelque 200.000 euros pour les années antérieures. Ingrid Colicis, qui réintègre le Centre Régional d’Aide aux Communes qu’elle avait quitté pour une parenthèse politique, démontre ainsi sa parfaite maîtrise des dispositifs légaux qu’elle devra faire appliquer. Qui a dit que la fonction publique wallonne manquait de ressources ?

Nicolas De Decker

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