© Image Globe

Charleroi: la Ville se portera partie civile contre Jean-Jacques Viseur

Ce lundi soir, à huis clos, le conseil communal de la Ville de Charleroi décidera de se constituer partie civile dans l’affaire Viseur-Bossard. L’enquête, instruite par la justice montoise, porte sur un marché attribué à un cabinet d’avocats pour lequel travaillait le fils de Jean-Jacques Viseur.

Qu’une Ville se porte partie civile dans un dossier qui concerne son principal dirigeant pourrait sembler exceptionnel. A Charleroi, c’est presque la règle, puisque les deux prédécesseurs de Jean-Jacques Viseur, les socialistes Jacques Van Gompel et Leon Casaert, inculpés dans le dossier « Ville », ont naguère subi l’avanie. « Jamais deux sans trois », sourit amèrement aujourd’hui le chef de groupe de l’opposition écologiste, Luc Parmentier.

Les raisons de cette constitution sont techniques: elle permet à la Ville d’avoir accès au dossier, et éventuellement d’introduire une action au civil si elle estime avoir été lésée. Mais ses conséquences sont plus que symboliques, dès lors que l’avocat chargé de définir la position de la Ville de Charleroi sur la question abonde dans le sens du receveur communal, à l’origine de l’affaire. Celui-ci avait refusé de régler les honoraires du cabinet Bossard, à qui un marché de consultance juridique autour du projet de centre commercial Rive Gauche avait été attribué (en 2009). Ce cabinet, auquel collaborait le fils de Jean-Jacques Viseur, avait sous-traité le travail à un confrère spécialisé en urbanisme. Doutant de la légalité de la sous-traitance, le haut fonctionnaire avait averti le parquet, qui avait ouvert une information, puis une instruction, après avoir transféré le dossier à Mons (l’épouse de Jean-Jacques Viseur est magistrate au tribunal de Charleroi).

Dans la majorité PS-MR-CDH, la décision de se constituer partie civile n’a pas fait débat. « Il s’agit d’une décision collégiale sur un dossier en cours, prise dans l’intérêt de la Ville. On ne va pas à chaque fois tout remettre en cause pour des questions de personnes, et revenir en arrière alors que Charleroi a tant de défis devant elle  » se contente d’expliquer l’échevine humaniste Véronique Salvi.

Nicolas De Decker

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire