Elke Sleurs et Siegfried Bracke © BELGA

Chaise musicale à la N-VA

Le secrétaire d’Etat à la Politique scientifique, aux Personnes handicapées et à la Lutte contre la pauvreté, Elke Sleurs, a décidé lundi de quitter son mandat au gouvernement fédéral pour se consacrer entièrement aux élections communales à Gand, lors desquelles elle conduira la liste N-VA.

Née le 6 février 1968, elle a été active dans les Jeunes Volksunie. En 2007, elle est entrée dans le conseil de l’action sociale de Gand puis a succédé à Tony Van Parys comme conseillère communale en 2012. Cette gynécologue diplômée de la VUB a travaillé à l’UZ VUB à Jette et à l’AZ Sint-Lucas à Gand. Elke Sleurs a débuté sa carrière dans la politique nationale en 2010 lorsqu’elle a été élue au Sénat. Elle s’est illustrée en coprésidant avec Alain Courtois (MR) la Commission sénatoriale sur l’extension aux mineurs de la loi sur l’euthanasie. Depuis l’opposition, elle a participé lors de la législature précédente au compromis intervenu au grand dam des partis chrétiens pour étendre cette loi via une majorité de rechange composée des socialistes, des libéraux et des écologistes.

Peu d’observateurs s’attendaient à sa désignation en 2014 dans le gouvernement de Charles Michel. Elle est la « petite dernière » et la seule femme de l’équipe N-VA au gouvernement fédéral aux côtés de Jan Jambon, Steven Vandeput, Theo Francken et Johan Van Overtveldt. Le portefeuille qui lui est confié est hétéroclite: politique scientifique, lutte contre la pauvreté, égalité des chances et lutte contre la fraude fiscale. Elle perdra la dernière compétence en mai 2015 au profit du ministre des Finances.

Les débuts d’Elke Sleurs n’ont pas été faciles et elle s’est retrouvée rapidement sous le feu des critiques: une version française de sa note de politique générale issue manifestement de « Google translate », économie dans les musées fédéraux et les institutions scientifiques et une note en matière de lutte contre la fraude fiscale considérée comme très faible par l’opposition.

A son actif, l’ex-secrétaire d’Etat peut compter l’élaboration d’un plan national d’actions contre les violences liées au genre et la création d’une Agence spatiale interfédérale pour reprendre une partie des compétences dévolues auparavant à l’administration via Belspo.

Au rang des polémiques, ladite Belspo lui a valu une bataille judiciaire, toujours en cours, avec l’ex-patron de la politique scientifique fédérale, le socialiste Philippe Mettens. Autre dossier empêtré dans les procédures: la gestion de la station polaire Princesse Elisabeth que le gouvernement fédéral cherche à reprendre à l’explorateur Alain Hubert. La réforme des musées fédéraux se déroule quant à elle dans un climat de tension avec le directeur des Musées royaux d’Art et d’Histoire, Michel Draguet, et plus largement une partie du monde politique et culurel francophone qui ne lui pardonne pas la façon dont elle a renoncé à la réouverture du Musée d’art moderne dans les anciens établissement Vanderborght à Bruxelles.

La décision prise par Siegfried Bracke de renoncer à la tête de liste N-VA à Gand pour les communales de 2018 a poussé les nationalistes flamands à choisir sans tarder une nouvelle figure de proue locale, en la personne d’Elke Sleurs.

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