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« Cette semaine va être celle de la régression sociale »

« Cette semaine va être celle de la régression sociale », a prédit mardi la cheffe de groupe PS Laurette Onkelinx à la Chambre où a débuté un important marathon parlementaire consacré aux réformes du gouvernement portant sur le saut d’index, les pensions dans le secteur public et les droits de greffe en Justice.

« La taxation du pouvoir d’achat, le rallongement des carrières et la taxation de l’accès à la Justice constituent autant d’atteintes à la Belgique, pays de bien-être », a estimé l’ex-vice-première ministre socialiste qui a rappelé avec fierté avoir toujours pu résister aux propositions de sauts d’index lorsqu’elle siégeait au gouvernement.

« Economiquement inefficace et socialement injuste », a-t-elle lancé, balayant d’un revers de la main l’argument selon lequel la réforme permettra de favoriser le retour de la compétitivité des entreprises et par là la création d’emplois.

Piqué au vif, le CD&V a une nouvelle fois cité les études de la Banque nationale, et dans une moindre mesure, du Bureau du plan, qui annoncent la création d’emplois. Baisser les charges de façon ciblée en aurait créé bien plus sans appauvrir la population, a répliqué l’opposition. Les socialistes et les Verts s’en sont pris aux partis de la majorité qui tous, à l’exception de la N-VA s’étaient dit opposés à un saut d’index. « Le MR avait dit jamais, la population jugera à l’avenir du poids des promesses chez les libéraux », a lancé Laurette Onkelinx.

Assumant la politique menée, le vice-premier ministre CD&V et ministre de l’Emploi Kris Peeters a rappelé qu’elle était le fruit d’une négociation avec « plusieurs partis ». Le président du CD&V Wouter Beke est également intervenu pour rappeler que son parti s’était toujours opposé à toucher au mécanisme de l’indexation automatique et qu’il continuerait à le faire.

Mardi sur Knack.be, Hendrik Vuye, chef de groupe N-VA, et sa collègue Veerle Wouters ont rappelé le plaidoyer de leur parti en faveur de la suppression de « l’indexation automatique destructrice d’emplois ».

La N-VA défend la négociation d’accords « all-in » par secteur. Laurette Onkelinx s’est particulièrement adressée aux bancs CD&V mardi, rappelant notamment qu’il y a vingt ans feu le Premier ministre Jean-Luc Dehaene avait inclus les revenus financiers dans la politique de modération infligée à la population.

Aujourd’hui, « le PS n’est plus là, la digue a cédé, on s’attaque aux revenus des travailleurs », a-t-elle constaté alors que les dividendes du Bel 20 rapporteront 11 milliards d’euros aux actionnaires cette année. « Un compromis n’est pas une soumission, n’est pas de la lâcheté », a insisté Laurette Onkelinx selon qui « ce gouvernement est fort avec les faibles et faible avec les riches ». C’est « honteux pour notre pays », a-t-elle conclu.

Sur les bancs de la majorité, Egbert Lachaert (Open Vld) a rappelé que le saut d’index sera compensé, une affirmation démentie par l’opposition. Celle-ci s’est déchaînée quand le député a réaffirmé que c’est en connaissance de cause que la majorité des partenaires sociaux ont scellé un accord salarial il y a quelques mois.

Laurette Onkelinx venait de fustiger les méthodes du gouvernement qui demande systématiquement l’urgence sur ses réformes, une manière d’éviter les analyses d’impact des textes soumis au parlement.

La séance avait d’ailleurs débuté par le rejet d’une motion du groupe Ecolo-Groen invitant la majorité à publier les chiffres de l’impact budgétaire du saut d’index, le gouvernement refusant notamment de distribuer aux parlementaires l’avis rendu par l’inspection des Finances.

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