CETA: les syndicats soutiennent le refus wallon
La régionale wallonne du syndicat libéral CGSLB et la FGTB wallonne affirment leur soutien au refus de la Wallonie de déléguer ses pleins pouvoirs au gouvernement fédéral pour la signature du CETA.
Le Comité régional wallon de la CGSLB, réuni à Modave vendredi, a adopté une résolution de soutien au gouvernement wallon qui a refusé de valider le CETA tel quel, annonce-t-il dans un communiqué vendredi. Pour le syndicat, une modification de la position wallonne ne pourrait être envisagée qu’à la suite d’une étude « sérieuse » afin d’évaluer la force juridique des déclarations annexes. Ces déclarations ont été élaborées afin de répondre aux inquiétudes wallonnes.
La FGTB wallonne, elle, « salue la détermination des représentants politiques wallons et de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui placent l’intérêt général avant les intérêts commerciaux des grands groupes transnationaux ». Pour le syndicat socialiste, qui appelle les élus à ne pas céder, l’opposition francophone est « de nature à redonner confiance dans la classe politique ». « La Wallonie se distingue par son courage politique », ajoute-t-il.
La FGTB considère également que le « mépris à l’égard du vote parlementaire, la campagne de désinformation et les tentatives d’intimidation exercées sur la Wallonie pour essayer de passer en force sont inqualifiables ».
Le syndicat socialiste dans son ensemble salue les améliorations apportées au CETA mais souligne que certains problèmes subsistent et ne pourront se résoudre que par une modification du traité lui-même. Parmi les mesures inacceptables pour les deux syndicats se trouve notamment le processus de contestation privé des normes et législations des États. « Ces tribunaux privés ont pour effet d’exercer une pression inacceptable sur le débat démocratique d’États souverains dans le seul but de maximiser les profits de multinationales », dénonce la CGSLB.
Le syndicat libéral souligne également que le Canada ne respecte pas l’une des huit conventions fondamentales de l’Organisation internationale du Travail (OIT), celle portant sur le droit de s’organiser et négocier des conventions collectives. « Avec les syndicats canadiens, qui eux aussi dénoncent le traité, nous sommes extrêmement soucieux de ce problème ».
Enfin, il pointe du doigt les natures différentes des systèmes de normes nord-américains et européens. « En Europe, on applique le principe de précaution, c’est-à-dire qu’avant de mettre un produit sur le marché, on doit avoir démontré qu’il n’est pas préjudiciable à la santé de ses utilisateurs. En Amérique du Nord, le système est inverse », souligne la CGSLB qui s’inquiète de la mise en place d’un processus de régulation commun des normes édictées dans ces systèmes.