Ces questions auxquelles Bart De Wever refuse de répondre

Bart De Wever n’a pas trouvé le temps d’accorder une interview au journaliste Anversois Stijn Tormans. Le rédacteur de ‘Knack’ aurait souhaité s’entretenir avec le président de la N-VA sur la ville d’Anvers. A défaut de réponses, les questions ont été publiées telles quelles dans le magazine: ‘Si les politiciens sont en droit de refuser des entretiens, il est également du devoir des journalistes de continuer à poser leurs questions’.

D’où vous est venue l’idée d’un entretien avec Bart De Wever ?

Stijn Tormans : Les élections approchent. Je suis Anversois et je lis dans tous les journaux que Bart De Wever deviendra le bourgmestre de la ville avec une belle marge d’avance. Que compte faire Bart De Wever au niveau de la ville ? La presse ne dit jamais rien à ce propos. Les entretiens avec Bart De Wever tournent systématiquement autour d’Elio Di Rupo et des questions qui doivent être réglées au fédéral. Dans le meilleur des cas, on assiste à un débat houleux au sujet du slogan de la ville. Franchement, je voulais savoir ce que Bart De Wever pensait d’Anvers: après tout, les élections communales traitent de ces questions.

J’ai demandé au porte-parole de Bart De Wever si je pouvais l’interroger au sujet d’Anvers. Quelques jours plus tard, je recevais la réponse : le candidat-bourgmestre n’aura ‘malheureusement pas le temps’ de m’accorder une interview. Mes questions resteraient donc sans réponses.

Puisqu’elles étaient pertinentes et qu’elles pouvaient – et même, devaient – être posées en préambule aux élections du conseil communal, la rédaction de ‘Knack’ a décidé de faire imprimer mes questions sans les réponses de Bart De Wever. Ce geste indique que nous continuons à guetter les réponses du président de la N-VA.

D’où viennent vos questions ?

En tant qu’Anversois, il y a des questions que je me pose depuis longtemps. La Place Roosevelt, par exemple, près de la Gare Centrale, sera prochainement reconstruite. De nouveaux immeubles devraient y être bâtis à cet endroit. Lorsque les riverains ont appris la nouvelle, au cours d’une réunion de quartier, ils étaient dans tous leurs états. En tant que bourgmestre, De Wever devra prendre parti: peut-on faire construire des immeubles au centre-ville ? Les arbres séculaires de la Place Roosevelt et de l’Avenue d’Italie doivent-ils être taillés ?

Autre chose : « la ville n’est pas à tout le monde », déclarait Bart De Wever la semaine dernière à la suite des rixes après survenues à Borgerhout. L’année dernière, il tirait à vue sur certains habitants de Zurenborg, qu’il accusait de « parler multiculturalisme tout en inscrivant leurs enfants dans des écoles blanches ». De quels Anversois Bart De Wever veut-il être le bourgmestre ? Voilà une question que j’aurais bien aimé lui poser.

Un politicien n’a-t-il pas le droit de ne pas répondre à une question?

Si, tout politicien a le droit de ne pas répondre. Il peut également refuser un entretien. Ou répondre qu’il n’a pas le temps. Cependant, les journalistes ont également le droit de continuer à poser leurs questions. Ils en ont le devoir, même.

Levif.be

Un pamphlet anti-N-VA ?

Les questions ressemblaient à un pamphlet anti-N-VA, témoignant de préjugés et d’une méconnaissance des dossiers, a jugé M. De Wever après la publication de l' »interview sans réponse » de Knack.

Le président de la N-VA a expliqué mercredi qu’il avait simplement reçu un courriel de demande d’entretien, sans plus. « Ils n’ont pas insisté, il n’a jamais été dit qu’ils publieraient une interview vide, ils n’ont jamais transmis les questions », a-t-il expliqué.

Entre-temps, M. De Wever a pu lire ces questions et il en a, dit-il, beaucoup ri. Selon lui, le journaliste « extraordinairement mauvais » (sic) ne connaît ou ne veut rien connaître du dossier.

Depuis lors, Knack.be a publié l’entretien avec les réponses qu’a fournies Bart De Wever.

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