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Ces 18 communes qui cumulent d’importants défis socio-économiques

Dix-huit communes, principalement situées dans les régions bruxelloises et anversoises, cumulent une série de défis socio-économiques, notamment parce qu’elles font face ces dernières années (2005-2014) à une forte croissance démographique couplée à une faible augmentation des revenus fiscaux de leurs habitants, ressort-il d’une étude réalisée par la banque ING et dont les résultats ont été présentés jeudi.

Dans leur étude intitulée « Les communes face au défi démographique: grandes disparités passées et futures », les économistes d’ING ont classé les 589 communes belges en huit groupes en fonction des défis socio-économiques (défi démographique, évolution et niveau des revenus) auxquels elles font face. Les communes des groupes 7 et 8 connaissent une pression démographique plus forte que la moyenne nationale, qui s’accompagne d’une croissance plus faible que la moyenne nationale du revenu fiscal médian. Dans les communes du groupe 7, le revenu médian était en outre plus faible que la moyenne nationale en 2005 alors qu’il était supérieur à la moyenne dans le groupe 8.

Ce groupe 7, qui cumule donc de nombreux défis (forte demande en services publics et communaux, forte contrainte des moyens financiers disponibles et dégradation des conditions socio-économiques par rapport à la moyenne nationale), comprend 18 communes représentant plus d’1,5 million d’habitants parmi lesquelles figurent les principales communes bruxelloises (Anderlecht, Evere, Molenbeek-Saint-Jean, Ganshoren, Saint-Josse-ten-Noode, Berchem-Saint-Agathe, Jette, Schaerbeek, Bruxelles, Koekelberg, Ixelles, Saint-Gilles, Etterbeek, Forest), Anvers, mais aussi les communes de Baerle-Duc, La Panne et Mouscron. « C’est un défi macro-économique pour ces communes mais aussi pour l’ensemble du pays », souligne Philippe Ledent, senior economist chez ING Belgique.

A l’inverse, les défis socio-économiques sont moins aigus dans les groupes 3 et 4, caractérisés par une croissance du revenu médian plus forte que la moyenne nationale et une pression démographique plus faible que la moyenne. Le groupe 4 est encore mieux loti puisque le revenu médian y était plus élevé que la moyenne nationale en 2005. On retrouve dans ce groupe 164 communes, majoritairement situées en Flandre et représentant plus de 2,4 millions d’habitants, parmi lesquelles Aarschot, Diest Grammont, Lanaken ou Zulte en Flandre et Gerpinnes, Grez-Doiceau, Ham-sur-Heure-Nalinnes, Montigny-le-Tilleul, Thuin, Theux, Pont-à-Celles, Rebecq, Esneux ou Meix-devant-Virton en Wallonie. On retrouve les deux plus grandes villes wallonnes, Charleroi et Liège, mais aussi des villes et communes comme La Louvière, Ans, Châtelet, Farciennes, Flémalle, Marche-en-Famenne, Seraing, Spa, Verviers ou Virton dans le groupe 5, marqué par une croissance de la population (entre 2005 et 2014) plus faible que la moyenne nationale mais aussi par une augmentation du revenu médian moins prononcée que la moyenne.

Ces communes connaissaient en plus un revenu médian qui était déjà inférieur en 2005 à la moyenne nationale et ont donc vu leur retard s’accentuer. Enfin, Namur et Mons se retrouvent dans le groupe 3: celui des communes dont la croissance du revenu médian a été plus forte que la moyenne nationale mais dont la population a augmenté moins fortement que la moyenne. Par ailleurs, l’étude constate que les villes de plus de 30.000 habitants, et davantage encore celles de plus de 50.000 habitants, concentrent les revenus les plus faibles et que le revenu médian des ménages a augmenté bien plus faiblement dans les grandes communes que dans les petites. Elle bat, par contre, en brèche une autre idée reçue selon laquelle la croissance de la population serait la plus forte dans les grandes villes. L’exercice présenté jeudi s’inscrit dans une série d’études qu’ING Belgique compte réaliser à l’avenir au sujet des différentes problématiques macroéconomiques rencontrées par les communes.

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