Ettore Rizza

Certaines victimes sont plus écoutées que d’autres

Ettore Rizza Journaliste au Vif/L'Express

Le Premier ministre, la ministre de la Justice et celle de l’Intérieur ont déroulé le tapis rouge à certaines victimes de l’affaire Dutroux, dans la foulée de leur marche du 19 août pour une réforme de la justice. Et les trois d’abonder dans leur sens.

Quinze jours plus tard, le Premier annonçait urbi et orbi que la sécurité constitue la première des priorités du gouvernement. Hasard du calendrier peut-être. Quoi qu’il en soit, quel changement par rapport à l’attitude froide de Jean-Luc Dehaene au lendemain de l’affaire Dutroux ! Plus question désormais de snober les affligés, qui demandent sans cesse plus d’attention. Ce sera le thème d’un dossier du Vif/L’Express à paraître ce jeudi 6 septembre.

Pourtant, il existe une institution auprès de laquelle les parents de Julie, Anne ou Eefje auraient pu faire valoir leurs revendications : le Forum national pour une politique en faveur des victimes. Installé en 1994, cet outil de concertation réunit les principaux acteurs concernés par la question. Pendant quinze ans, ses propositions ont contribué à faire de la Belgique l’un des pays les plus avancés en matière de droits des victimes.

Aujourd’hui, le Forum n’existe plus que sur papier. Ses travaux sont suspendus depuis un an. Alors en affaires courantes, le gouvernement ne lui a pas nommé de nouveau président et tarde à le faire. Son site internet, hébergé sur les serveurs du SPF Justice, est inaccessible. Plus aucun employé ne travaille pour lui. « Le précédent ministre de la Justice, Stefaan De Clerck, avait laissé le Forum parmi ses dossiers prioritaires, mais rien ne s’est passé depuis un an », constate Daniel Martin, son président pendant dix ans.

Car beaucoup reste à faire, notamment afin de mieux coordonner les différents services chargés de l’accueil et de l’assistance des victimes. A ce propos, une série d’accords de coopération ont été élaborés en 2010. Deux ans plus tard, ces directives n’attendent plus qu’une signature pour entrer en vigueur. Tout est question de priorités politiques.

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