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Cerexhe : « ras-le-bol de voir le communautaire et l’institutionnel revenir à l’avant plan »

Le ministre bruxellois de l’Économie Benoît Cerexhe (cdH) en a marre de la relance incessante de débats institutionnels à un moment où le citoyen traverse une crise de confiance par rapport à l’État, l’Europe et les institutions financières et attend que l’on s’occupe de lui.

« J’en ai ras-le-bol de voir l’institutionnel et le communautaire revenir à l’avant plan », a-t-il affirmé mercredi midi, adressant ses bons voeux à la presse.

Après 500 jours de négociations prolongées essentiellement en raison des matières institutionnelles, les prises de position dans ce domaine se sont multipliées récemment, a-t-il déploré, citant la proposition du ministre wallon Jean-Claude Marcourt (PS) de déconstruire la fédération Wallonie-Bruxelles, les déclarations du ministre-président flamand Kris Peeters avançant des chiffres selon lui erronés sur l’importance économique de la Flandre dans le pays, ou encore l’analyse « peu innocente » de la KUL qualifiant la Flandre de grande perdante de la réforme de l’État.

« Sait-on faire autre chose que parler institutionnel en Belgique? Nous sommes confrontés à une crise de confiance en l’État, en l’Europe, et à l’égard des institutions financières. Si cela continue comme cela, rendez-vous dans deux ans, aux élections, avec la N-VA », a regretté Benoît Cerexhe.

Reconnaissant que les difficultés budgétaires tendaient à renforcer les tentations régionalistes qui ont toujours existé, le chef de file du cdH au gouvernement bruxellois s’est dit davantage étonné par les propos de Philippe Moureaux que par ceux de Jean-Claude Marcourt dans le débat sur l’avenir de la fédération Wallonie-Bruxelles.

En cas de distanciation de la Région wallonne, Philippe Moureaux n’a pas écarté l’hypothèse d’un rapprochement avec la Flandre.

Pour Benoît Cerexhe, même si Bruxelles se doit de collaborer avec les autres Régions, et elle le fait, ce ne serait pas le bon choix, la Flandre refusant de la traiter d’égal à égal avec la Région-capitale.

Le ministre cdH a répété quant à lui qu’il soutenait les principes de la coopération avec les deux autres Régions et de la solidarité intra-francophone.

Il a rappelé que Bruxelles constituait avec ses 0,5% du territoire national, 20% du PIB du pays, ce qui permet de jauger au-delà des mots l’importance de son rôle sur le plan de l’économie du pays, et de sa fonction de porte d’entrée internationale pour les deux autres Régions.

Au niveau de la fédération Wallonie-Bruxelles, le ministre a souhaité un renforcement de la défense des intérêts de Bruxelles via l’attribution d’une fonction spécifique d’observation au sein du gouvernement Wallonie-Bruxelles, à un ministre francophone bruxellois. Cette mission de veille serait exercée à l’image de celle qu’il avait exercée lui-même sous la précédente législature et un peu de celle qui est exercée par le ministre des Affaires bruxelloises au sein du gouvernement flamand.

Benoît Cerexhe a enfin invité le monde politique bruxellois à rester vigilant au cours des prochains mois sur les modalités des futurs transferts de compétences et de personnel à Bruxelles, l’expérience ayant démontré que la Région-capitale a constitué « le pigeon idéal » d’épisodes de réforme précédents.

Le Vif.be, avec Belga

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