© BELGA

Cellule terroriste Verviers: le dossier clôturé

L’enquête judiciaire concernant la cellule terroriste de Verviers, démantelée en janvier 2015, est clôturée et le juge d’instruction a transmis le dossier au parquet fédéral.

Le juge d’instruction en charge de l’enquête sur la cellule terroriste de Verviers démantelée en janvier 2015, a clos le dossier qu’il a transmis au parquet fédéral. Ce dernier doit à présent, s’il ne réclame pas de complément d’enquête, préparer son réquisitoire final dans lequel il établira la liste des suspects qu’il souhaite poursuivre devant le tribunal correctionnel et les préventions retenues. La chambre du conseil statuera sur le renvoi en correctionnelle des personnes visées. La chambre des mises en accusation doit quant à elle encore se pencher sur la légalité des méthodes particulières de recherche utilisées lors de l’enquête. Quatre suspects sont encore en détention provisoire dans ce dossier.

La cellule terroriste de Verviers a été démantelée le 15 janvier 2015 lors d’une vaste opération menée par le parquet fédéral et la police fédérale. Cette dernière avait perquisitionné une série d’habitations à Verviers, Molenbeek-Saint-Jean, Bruxelles, Berchem-Sainte-Agathe, Anderlecht et Liedekerke.

Soufiane Amghar et Khalid Ben Larbi, deux terroristes présumés, avaient ouvert le feu en direction de membres des unités spéciales de la police fédérale lors d’une des deux perquisitions effectuées à Verviers. Ils sont décédés lors de l’assaut donné par la police. Un troisième individu se trouvait dans cette même habitation. Il s’agit de Marouane El Bali qui n’avait toutefois pas pris part à la fusillade. Il avait été interpellé et placé sous mandat d’arrêt.

Des armes de guerre

Des armes de guerre, des armes à feu, des explosifs, des uniformes de policiers et des documents compromettants ont été retrouvés dans la maison prise d’assaut par les forces de l’ordre. Selon le parquet fédéral, les deux suspects abattus étaient sur le point de commettre un attentat visant des policiers et des commissariats. Bien qu’il le nie, El Bali est suspecté d’avoir fourni un appui logistique à la cellule terroriste.

Mohamed Hamja Arshad Mamood Hajni, les frères Souhaid et Ismaël El Abdi, Omar D., Bilel Houhoud et Abdelmounaïm Haddad avaient à leur tour été arrêtés dans les jours et semaines suivant l’opération. Mohamed Hamja Arshad Mamood Hajni aurait livré du matériel à la cellule terroriste de Verviers.

Dans un premier temps, l’homme niait toute participation aux faits mais a fini par déclarer qu’il avait subi des pressions d’autres suspects pour collaborer à leurs projets terroristes. Son implication dans les faits a par ailleurs été rapportée par Marouane El Bali. Ce dernier aurait utilisé un numéro de téléphone mis sur écoute par la police judiciaire fédérale mais le suspect affirme avoir prêté ce téléphone à un autre inculpé, Mohamed Hamja Arshad Mamood Hajni. Souhaib El Abdi et son frère Ismaël avaient fui le 15 janvier 2015, en France avant d’être interpellés à Modane, à la frontière italienne, puis remis à la Belgique. Souhaib El Abdi a déclaré qu’il se livrait au commerce de faux documents d’identité et qu’il avait pris la fuite pour cette raison. L’Algérien Omar D. a été arrêté le 17 janvier 2015 à Athènes, en possession d’un gsm à partir duquel des contacts auraient été établis avec des membres de la cellule terroriste de Verviers.

Ces contacts ont probablement été initiés par Abdelhamid Abaaoud, le cerveau de la cellule terroriste de Verviers, tué lors de l’assaut donné à Saint-Denis, cinq jours après les attentats de Paris. Omar D. a toujours maintenu n’avoir jamais eu de contact avec Abaaoud ou tout autre suspect impliqué dans le dossier. Il affirme avoir acheté le téléphone sans carte sim et avoir ensuite voulu le revendre.

C’est également dans son appartement d’Athènes qu’a été trouvé un ordinateur portable probablement utilisé par Abaaoud. Le suspect de 26 ans Billel Houhoud a été remis en liberté à la mi-avril. Le 15 janvier 2015, il avait été interpellé à Molenbeek-Saint-Jean. Une arme à feu avait été trouvée à son domicile. Il a toujours nié tout lien avec le terrorisme.

Abdelmounaïm Haddad a, lui, été remis en liberté le 30 avril. Après l’assaut de la police fédérale à Verviers, le parquet fédéral avait diffusé un avis de recherche à son sujet, le soupçonnant d’avoir pris la fuite vers l’Espagne. L’homme qui portait un bracelet électronique, se trouvait en réalité chez lui, avant de se rendre à la police. Karim A. avait été arrêté le 30 mars puis rapidement remis en liberté, faute de preuves de son implication dans les faits.

Lors d’une confrontation avec Marouane El Bali, ce dernier avait admis avoir utilisé le profil Facebook de Karim A. Durant les semaines suivant sa remise en liberté, il est apparu toutefois que Karim A. avait bel et bien entretenu des contacts avec des membres de la cellule terroriste. L’homme utilisait deux profils Facebook et était entré en contact avec la cellule terroriste via son deuxième profil. Un an après l’opération anti-terroriste à Verviers, quatre suspects demeurent incarcérés. Il s’agit de Marouane El Bali, Mohamed Hamja Arshad Mamood Hajni, Omar D. et Souhaib El Abdi.

Contenu partenaire