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Cédric Halin, lanceur d’alerte du scandale Publifin, ne s’apparentera plus au cdH

L’échevin d’Olne Cédric Halin, dont les révélations sur les rémunérations des membres des comités de secteur de Publifin ont fait éclater le scandale éponyme il y a un an, ne s’apparentera plus à aucun parti s’il se présente aux prochaines élections communales, a-t-il indiqué vendredi sur les ondes de la RTBF.

« Je me reconnais de moins en moins dans le cdH », notamment en raison de « ce qu’il s’est passé à Liège avec Dominique Drion par exemple », a indiqué M. Halin, invité de Matin Première (La Première).

Le parti de Benoît Lutgen avait pourtant fait grand cas ces derniers mois de M. Halin, notamment pour se distancier d’un PS qu’il a associé au scandale Publifin lorsqu’il a fait chuter la coalition au gouvernement wallon.

M. Drion, ex-vice-président cdH de Publifin et Nethys où il dirigeait aussi le comité de rémunération, présidait également le comité de déontologie du cdH avant d’en démissionner en janvier dernier. Mais « l’on n’a appris que onze mois plus tard qu’il s’en allait » du parti, a fait observer M. Halin. M. Drion n’a annoncé sa démission du cdH qu’il y a dix jours à peine.

En 2012, Cédric Halin, auditeur à la Cour des Comptes, avait été élu sur une liste apparentée au cdH. « J’ai une sympathie pour les thèses du cdH, mais vu le cirque que j’ai vécu, je ne me retrouve plus dans un certain nombre de choses, je ne m’apparenterai plus à aucun parti politique », a ajouté l’échevin, qui confesse avoir souffert de l’exposition médiatique.

« Si c’était à refaire, je ne m’exposerais plus, je le ferais de manière anonyme. Je ne suis pas un politicien professionnel, j’ai un métier, je m’implique dans ma commune, je n’ai pas envie de jouer un rôle au-delà ».

Le lanceur d’alerte juge que l’assemblée générale que le groupe Publifin a tenue ce jeudi n’a pas permis d’apprendre grand chose. Il a pointé du doigt la faiblesse des remboursements, par les ex-membres des comités de secteur, de leurs rémunérations perçues dans ce cadre: « 28 à 30% » du total des rémunérations versées, « au sens de ma commune, cela ne va pas assez loin ».

Publifin a réclamé les sommes indument perçues au regard des taux de présence, disant se fonder sur les recommandations de la commission d’enquête parlementaire. La Justice pourrait par ailleurs déterminer si l’ensemble des rémunérations étaient illégales, vu le caractère apparemment purement consultatif et non exécutif des comités de secteur.

Aux yeux de Cédric Halin, les décisions sur la réforme de la structure du groupe sont « cadenassées » par le comité de direction de Nethys. En outre, des administrateurs de Publifin tels que la bourgmestre de Verviers Muriel Targnion (PS) ou le bourgmestre de Bassenge Josly Piette (cdH) restent sous la coupe de M. Moreau via des investissements que ce dernier effectue dans leurs communes, notamment via le producteur d’énergie Elicio, filiale de Nethys, souligne l’échevin d’Olne. « Sans parler de système mafieux, il reste des difficultés à mettre fin à un certain nombre de pratiques », a commenté M. Halin.

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