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Ce que l’on sait sur l’accident d’avion de Gelbressée

Le Vif

De nombreuses inconnues persistent toujours autour du crash d’avion qui a eu lieu samedi après-midi non loin de Namur et dans lequel 11 personnes ont trouvé la mort. Le point sur le drame.

Que s’est-il passé ?


Un pilatus, une « jeep des airs » comme le surnomme les parachutistes, s’est écrasé ce samedi 19 octobre à 15h37 dans un champ de Gelbressée à quelque huit kilomètres de l’aérodrome de Temploux d’où il avait décollé quelques minutes auparavant. À son bord, dix parachutistes et un pilote. Personne n’a survécu.

Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives, l’enquête n’en étant qu’à ces débuts. Néanmoins les premières conclusions et des témoignages permettent d’esquisser les grandes lignes du drame.

Selon divers témoins, l’avion se serait rapidement trouvé en difficulté après le décollage. Un témoin raconte que « l’avion balançait d’avant en arrière. Subitement, j’ai entendu comme un gros boum et l’avion a perdu son aile. Celle-ci s’est balancée comme une feuille morte. L’avion s’est écrasé juste après ». On a retrouvé des débris d’ailes à des centaines de mètres de l’impact. À ce stade de l’enquête, il semble pratiquement certain que l’avion n’a pas heurté des éoliennes. Toujours selon les témoins, il y aurait eu une explosion suivie d’un incendie lorsque l’avion aurait touché le sol. Le parquet et des experts tentent désormais de découvrir les causes précises de l’accident, car il est extrêmement rare que l’aile d’un avion se détache. L’absence de boîte noire sur ce genre d’appareil complique l’enquête.

Les passagers n’avaient aucune chance de s’en sortir. Il est pratiquement impossible de sauter d’un avion qui part en vrille puisque la force centrifuge empêche toute tentative de s’extraire de l’appareil. On a pourtant trouvé quatre corps non loin de la carlingue avec des parachutes ouverts. Ce qui peut indiquer qu’ils ont tout de même tenté de sauter ou que les parachutes ont été déclenchés par la vitesse excessive de l’appareil. Des relevés préliminaires ont néanmoins permis de déterminer que ces corps avaient fait une chute de 100 mètres.

Pas le premier crash de l’avion


Il est désormais pratiquement certain que l’avion qui s’est écrasé dimanche, un Pilatus PC-6 Turbo Porter, avait déjà été impliqué dans un autre accident d’avion quelque treize ans auparavant. L’avion aurait à l’époque effectué un atterrissage d’urgence peu de temps après le décollage à Moorsele près de Courtrai. L’accident aurait fait une dizaine de blessés. L’avion en lui-même aurait subi de nombreux dommages notamment au flanc droit et au moteur. Après avoir été remis en état dans son usine d’origine qui se trouve en suisse, il a été revendu au club de Namur.
Cet avion de 44 ans – et comptant 11.000 heures de vol au compteur – venait d’être contrôlé et avait effectué le matin même un vol sans encombre avec un autre pilote. Si rien de particulier n’avait été remarqué lors de la précédente rotation, un témoignage d’un pilote de planeur, repris par Sud Presse, prétend que « l’aile gauche aurait touché le sol suite à un assez fort vent de travers ». Une piste qui n’a pas encore confirmé officiellement.

Les victimes

Il s’agit de dix hommes et une femme. Ce sont tous des parachutistes expérimentés qui ont entre 21 ans et 70 ans. Le feu qui a suivi le crash complique l’identification officielle des corps. Dès l’annonce du drame, le roi Philippe, le Premier ministre Elio Di Rupo et Joelle Milquet se sont rendus sur place évoquant une « catastrophe nationale ». Dimanche, 150 proches des victimes se sont rendus sur les lieux de l’accident. En attendant, tous les vols sont annulés jusqu’à la fin de l’année au club de Temploux.

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