/ © Belga

« Ce gouvernement devrait faire en deux mois ce qui n’a pas été fait en 25 ans »

Le Premier ministre Charles Michel (MR) a défendu avec vigueur lundi, en dépit d’un entartage « frites-mayo » par des militantes de gauche Liliths, la politique menée depuis deux mois par son gouvernement, décochant au passage quelques flèches en direction du PS de son prédécesseur, Elio Di Rupo.

« Je suis fier, je revendique, je l’assume, d’avoir contribué avec d’autres à mettre en place un gouvernement tourné vers le développement économique », a-t-il affirmé lors d’une conférence donnée à Namur devant le Cercle de Wallonie, une association qui se dit « réservée aux dirigeants d’entreprises privées et publiques, aux professions libérales et aux personnalités du monde académique, culturel et politique ».

Selon M. Michel, le programme « solide, sérieux, responsable » de son gouvernement vise d’abord « à contrôler le déficit » budgétaire pour résorber la « lourde » dette publique, qui représente désormais 107% du Produit intérieur brut (PIB), soit 37.000 euros par habitant. Le service de la dette rembourse chaque année douze milliards d’euros aux banques, ce qui équivaut aux budgets réunis des départements ministériels de l’Intérieur, des Affaires étrangères, de la Coopération au développement, de la Défense et de la Justice, a fait valoir le chef du gouvernement fédéral. « Cent pour cent de l’assainissement est réalisé par des économies au niveau de l’Etat. Nous ne sollicitons pas les familles pour le faire », a-t-il revendiqué. Le chef du gouvernement a aussi mis en avant le handicap dont souffre selon lui la Belgique en termes de compétitivité par rapport à ses principaux voisins – et partenaires commerciaux et « qui détruit des emplois ».

D’où la nécessité de procéder à des réformes structurelles, a poursuivi M. Michel, soulignant que « créer des emplois est notre meilleure sécurité sociale ». « Mon gouvernement se concentre sur la création de jobs », a-t-il martelé devant un public principalement composé d’entrepreneurs. « Ce gouvernement devrait faire en deux mois ce qui n’a pas été fait en 25 ans », a-t-il encore lancé dans une allusion à la durée de la présence des socialistes au pouvoir. Dans la même veine, il a qualifié d' »asocial » le taux de chômage des jeunes dans la région de Mons – la ville d’origine du président du PS, Elio Di Rupo, qui l’a précédé comme Premier ministre. Il a ainsi justifié le recul de l’âge du départ à la retraite décidé par sa coalition – alors que ce point ne figurait dans le programme d’aucun des quatre partis (N-VA, CD&V, Open Vld et, du côté francophone, le seul MR) – par la nécessité d’une solidarité réelle pour « financer des pensions solides et des soins de santé de qualité pour tout le monde ». « La hausse de l’espérance de vie – en dépit que « vivre plus longtemps soit un bonheur » – fait exploser les coûts pour le budget de l’Etat avec le départ à la retraite chaque mois de 10.000 personnes, selon M. Michel. Le budget des pensions a ainsi augmenté de 67% au cours des sept dernières années, passant de 25 milliards en 2006 à 37 milliards en 2013, a-t-il précisé. « Nous devons tout faire pour assurer leur financement », a justifié le Premier ministre en rappelant qu’en 1925, année de la création de l’assurance-pension, l’âge légal de la retraite était fixé à 65 ans « comme aujourd’hui » pour une espérance de vie de 58 ans. Actuellement, l’espérance de vie est de 81 ans. Et « en 2030 l’âge de la retraite passera à 67 ans », a-t-il dit en appelant patronat et syndicats à contribuer à mettre cette réforme en oeuvre.

Contenu partenaire