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CD&V, Open Vld et MR rejettent la vision communautaire de la N-VA

Le Vif

La vision socio-économique et communautaire de la N-VA est claire et respectable mais ne rencontre pas celle du CD&V,ont tranché lundi les chrétiens démocrates flamands réunis en Bureau de parti. Le CD&V n’entend pas se perdre, l’année prochaine, dans d’interminables négociations communautaires; pour lui la priorité doit aller à la création d’emplois.

Pour sa part, l’Open Vld dit se retrouver dans nombre de propositions socio-économiques avancées par la N-VA. En revanche, à l’instar du CD&V, les libéraux flamands rejettent le programme communautaire des nationalistes, jugé « radical ».
Quelques chefs de files du CD&V et de l’Open Vld avaient déjà pris leurs distances durant le week-end avec les propositions communautaires de la N-VA en vue de son congrès électoral de l’année prochaine. La N-VA a fait connaître ses propositions la semaine passée. Elle souhaite notamment la mise en place d’un gouvernement de relance économique après les élections de mai 2014, mais avec des partenaires souscrivant au modèle confédéral. Du « séparatisme pur et simple »,selon le député CD&V Eric Van Rompuy.

Les Bureaux du CD&V et de l’Open Vld ont examiné lundi le projet N-VA. Il a l’avantage d’apporter de la clarté au débat, a réagi le CD&V qui a aussitôt pris ses distances avec les propositions. « Il s’agit d’une vision respectable, mais elle n’est pas la nôtre, ni sur le plan socioéconomique ni sur le plan communautaire », a jugé le parti.

Le CD&V souhaite partir d’un modèle confédéral »positif » qui renforcerait la Flandre audépart des compétences transférées du fédéral. « C’est ce que nous faisons avec la sixième réforme de l’Etat, préparée au Parlement flamand à travers des livres verts, avec le soutien de la N-VA, et au parlement fédéral avec des textes de loi », dit le parti.

Sur le plan socio-économique, le CD&V privilégie une Flandre dynamique qui renforce le soutien à chaque Flamand dans sa recherche d’emploi, de logement et dans sa vie familiale, tout enassurant la solidarité. Il ne faudra pas se perdre en 2014 dans d’interminables négociations communautaires comme ce fut le cas après les dernières élections législatives; il conviendra d’oeuvrer rapidement à la mise en place de politiques de soutien à la création d’emplois, juge le parti. Par ailleurs, ajoute-t-il, le Sénat réformé constituera le lieu idéal pour préparer d’éventuelles nouvelles évolutions dans la réforme de l’Etat.

Même son de cloches à cet égard, du côté de l’Open Vld. L’économie doit constituer la priorité desprochaines années, estiment les libéraux flamands. « Nous optons en faveur d’une économie de croissance avec au centre des réductions fiscales favorables à l’emploi et le progrès », a conclu le Bureau de parti. Celui-ci a par ailleurs dit se retrouver dans nombre de propositions émises par la N-VA sur le plan socio-économique. Mais, les libéraux flamands ne sont pas disposés à entrer dans « sa logique de programme communautaire radical dans lequel le confédéralisme est synonyme de fin de la coopération belge ».
L’Open Vld a également profité de son Bureau pour lancer un appel aux autres partis afin que tous considèrent la croissance économique et l’emploi comme la plus haute des priorités. « En démocratie, l’électeur décide et celui-ci a droit à toute la clarté », a lancé la présidente Gwendolyn Rutten.

La semaine dernière, le parti nationaliste N-VA a présenté ses programmes socio-économiques et institutionnels à l’approche des élections de mai 2014.De son côté, le Conseil du Mouvement réformateur, qui regroupe, notamment, tous les parlementaires réformateurs, a rejeté lundi, en bloc, les propositions de la N-VA.
« Ces propositions sont totalement imbuvables. Sur le plan institutionnel, elles visent la fin du pays. Sur le plan socio-économique, elles déforcent la classe moyenne en cette période de difficultés économiques », selon le président du MR Charles Michel.

« J’ai toujours dit et répété que je ne croyais pas à la sincérité d’un projet socio-économique de la N-VA », a-t-il ajouté alors que d’autres voix au sein du MR se sont parfois fait entendre sur un ton plus conciliant vis-à-vis des nationalistes, au nom du pragmatisme. « Aujourd’hui, les faits me donnent raison à 100%. C’est juste un attrape-mouche pour casser le pays et détruire la région bruxelloise. Le nationalisme n’a rien à voir avec le libéralisme », a tranché Charles Michel.

Pour le président du MR, « le redressement de la Wallonie et de Bruxelles, est le meilleur antidote pour contrer les thèses séparatistes et populistes de la N-VA ».

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