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Caterpillar : Di Rupo craint qu’il y aura plus que 1.400 pertes d’emploi

Le Vif

Le Premier ministre Elio Di Rupo craint qu’au-delà des 1.400 travailleurs directement concernés par l’annonce de la suppression d’emplois chez Caterpillar, des contrats intérimaires passent aussi à la trappe.

C’est le sens de ses propos tenus jeudi après-midi à la Chambre, après un contact avec l’administrateur délégué de Caterpillar. M. Di Rupo a été interrogé par Denis Ducarme (MR), Ozlem Ozen (PS), Catherine Fonck (cdH) et Ronny Balcaen (Ecolo) après l’annonce par Caterpillar Gosselies d’un plan industriel. Aucun parlementaire flamand n’est intervenu dans ce débat alors que lors de l’annonce de la fermeture de Ford Genk les parlementaires francophones avaient tous manifesté leur sympathie.

Lors de l’annonce des récentes pertes d’emploi à ArcelorMittal on avait déjà constaté que cela n’inquiétait que les francophones. Dans sa réponse, Elio Di Rupo a commencé par dire sa sympathie et celle du gouvernement avec les travailleurs de Caterpillar et leurs familles, « qui vivent comme d’autres travailleurs ces derniers temps un réel cauchemar ». « Je pense qu’il est temps, pour certains décideurs, de se réveiller. Je pense qu’il faut un sursaut de compréhension, un sursaut de dignité, au-delà des chiffres ». Le Premier ministre a ajouté qu’il avait pris un contact téléphonique avec l’administrateur délégué de Caterpillar Gosselies, Nicolas Polutnik, « pour tenter de comprendre davantage la situation ».

Et de préciser que l’administrateur délégué lui a transmis notamment des informations selon lesquelles 1.400 travailleurs sont concernés, et il faudra sans doute y ajouter des contrats intérimaires. L’administrateur délégué a aussi précisé à M. Di Rupo que le marché européen des infrastructures avait chuté de manière importante ces dernières années, ce qui entraînerait une chute importante du marché de Caterpillar et que les commandes auraient diminué de 40% entre 2011 et 2013.

« Les productions de Caterpillar subiraient de plein fouet la rétraction des investissements en Europe et la concurrence d’autres produits comparables venus d’autres pays. Caterpillar Gosselies serait également en concurrence avec des machines provenant de l’étranger, qui répondent à des exigences environnementales moindres et qui passent au travers des mailles du filet des contrôles en Europe. D’autres concurrents non européens sont par ailleurs subventionnés par des aides d’Etat directes ou à l’exportation » a encore dit Elio Di Rupo.

« Ce ne serait pas le coût de la main-d’oeuvre qui serait directement mis en cause », a-t-il encore dit toujours sur la base de son contact avec l’administrateur délégué. Pour Elio Di Rupo, « après Ford Genk et ArcelorMittal, après Duferco/NLMK, cette nouvelle annonce souligne la nécessité impérieuse de mener une politique industrielle en Europe en faveur des travailleurs et citoyens européens ». Et de souligner « qu’il y a plus que des nuances entre ce que disent le Commissaire européen à l’industrie et le Commissaire européen à la Concurrence » sur ce sujet. Il a dès lors incité les parlementaires européens belges à interroger à nouveau la Commission européenne pour connaître sa position.

Lui-même a d’ailleurs demandé à rencontrer le président de la Commission européenne pour s’entretenir avec lui sur ce sujet. Il a conclu son intervention en rappelant qu’il rencontrera les représentants des travailleurs de l’entreprise ce jeudi avec la ministre fédérale de l’Emploi et ministre wallon de l’Economie. Il a aussi souligné que le gouvernement fédéral travaillera en concertation avec le gouvernement wallon. »Il faut impérativement dialoguer avec les responsables de Caterpillar et voir ce que nous pouvons faire, ensemble, pour réduire ce drame social », a conclu le Premier ministre.

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