© Belga

Catastrophe de Buizingen : un rapport cinglant des experts à l’égard de la SNCB

Les experts chargés d’enquêter sur la sécurité du rail à la suite de la catastrophe de Buizingen ont dressé un rapport cinglant à l’égard des patrons de la SNCB et des responsables politiques, rapportent mercredi De Standaard et Het Nieuwsblad. Le rapport des experts sera présenté mercredi matin en Commission spéciale de la Chambre.

Le monde politique sait pertinemment bien combien coûte la sécurité sur le réseau ferroviaire, mais n’y a pas consacré suffisamment d’argent durant des décennies. Les patrons de la SNCB étaient trop peu préoccupés par la sécurité et se sont tenus à des mauvais choix réalisés dans le passé.

Le rapport est également très critique à l’égard du système TBL1+, l’une des nouvelles versions de TBL qu’Infrabel et la SNCB installent sur le rail et à bord des trains. « Nous craignons que le risque de lourds accidents de trains perdure », ont souligné les experts.

Les dirigeants de la SNCB confrontés à leur conscience Les dirigeants de la SNCB sont confrontés à leur conscience pour avoir laissé les choses « aller aussi loin » en matière de sécurité du rail entre 1982 et 2002, leur politique témoignant d’un repli sur soi et d’une absence de culture de la sécurité, a affirmé mercredi un expert de la Commission spéciale « Buizingen » sur la sécurité du rail.

Durant cette période entre les catastrophes d’Aalter et de Pecrot, la SNCB a préféré le développement, avec les ACEC, de son propre système de sécurité TBL plutôt que de se tourner vers les technologies internationales existantes, a souligné l’expert Bart Van der Herten, qui a examiné la période en question.

Cette « attitude de repli sur soi » s’est traduite dans des retards d’installation, un manque de suivi des appareils installés et des attentes prolongées dans la perspective de nouvelles évolutions technologiques. Ces éléments sont significatifs d’une absence de culture de la sécurité au sein du groupe ferroviaire, en conclut l’expert.

« C’est cynique de le dire, mais s’il y avait eu de gros accidents plus tôt (que Pecrot), la SNCB aurait sans doute investi davantage dans la sécurité. Les dirigeants de la SNCB (entre 1982 et 2002) sont confrontés à leur conscience: pourquoi a-t-on laissé les choses aller aussi loin », a demandé cet expert.

Bart Van der Herten a également pointé du doigt le fait que les ministres de tutelle successifs sont restés trop « distants » vis-à-vis de la sécurité du rail.

Dix-neuf personnes ont perdu la vie lors de la collision entre deux trains à Buizingen en février dernier.

Le Vif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire