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« Burqa, bla bla !, un acte de censure pur et simple », selon Guy Haarscher

Le philosophe Guy Haarscher, qui modérait le débat interrompu mardi soir par des chahuteurs islamistes, a condamné jeudi dans Matin Première (RTBF) « un acte de censure pur et simple », commis selon lui par « des trublions qui se comportent comme des fascistes ».

M. Haarscher espère que l’essayiste Caroline Fourest, cible du chahut, reviendra à l’ULB en dépit de sa réaction initiale de colère face à des événements dont elle dit n’être la victime « qu’en Belgique ». Il note toutefois qu' »il suffit d’un groupe minoritaire pour saboter un débat », dans la mesure où « les autorités académiques ne veulent pas utiliser la violence ».

M. Haarscher a balayé les arguments avancés par Souhail Chichah, l’instigateur de la manifestation, qui dit avoir été lui-même la victime de perturbations similaires lors d’une conférence récente consacrée à l’humoriste controversé Dieudonné. M. Chichah pointe aussi les difficultés rencontrées il y a quelques années dans l’organisation d’un débat à l’ULB avec le penseur musulman Tariq Ramadan, qui n’a pu être invité qu’à certaines conditions.

« Ils sont pour la liberté d’expression et ils l’entravent pour se venger. Cela n’a pas de sens », a rétorqué M. Haarscher. Jugeant que Souhail Chichah, un chercheur à l’ULB, s’oppose aux valeurs mêmes de l’institution, il lui suggère de « faire sa carrière ailleurs« .

Interrogé par un auditeur sur le libre-examen « à géométrie variable » de l’ULB, le philosophe a noté une différence entre les deux conférences chahutées. La conférence sur Dieudonné a donné lieu à des « échanges vigoureux », mais « le débat a pu se tenir ». Ce ne fut pas le cas mardi soir, car Mme Fourest a été empêchée de s’exprimer par le bruit persistant de ses opposants, selon lui.

Plus généralement, M. Haarscher s’inquiète du repli communautariste à l’oeuvre dans la société. « Au nom de la défense de la communauté, on n’exerce plus la raison », a-t-il affirmé, jugeant cette évolution « très dangereuse pour le libre examen ».

Le Vif.be, avec Belga

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