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Budgets 2018: Jean-Luc Crucke espère 20 millions de recettes supplémentaires

La différence dans les taux de croissance du PIB retenus par le Fédéral (1,8%) et les entités fédérées (1,7%) pour leurs budgets 2018 aura un impact « SEC » (normes comptables européennes) de 6 millions d’euros que la Wallonie récupérera à terme.

C’est qu’a affirmé lundi le ministre wallon du Budget Jean-Luc Crucke, en commission du parlement wallon. Il compte par ailleurs sur 14 millions de recettes supplémentaires grâce un relèvement du taux d’inflation.

La semaine dernière, Le Soir faisait état d’un manque à gagner de quelque 190 millions d’euros pour les entités fédérées du fait de cette différence de 0,1 point de pourcentage dans les taux de croissance retenus. La ministre fédérale Sophie Wilmes (MR) avait réfuté, rappelant que le montant des transferts aux entités avait été actualisé en septembre et le sera à nouveau en mars et en fin d’année. Pour Jean-Luc Crucke (MR), la différence génère un impact « SEC » sur le solde de financement de la Région de 6 millions d’euros, que la Wallonie récupérera à terme. Vu que les prévisions d’inflation passent de 1,2% à 1,4%, 14 millions d’euros sont encore attendus en recettes supplémentaires. « Soit 20 millions d’euros, c’est dire si la nouvelle est attendue avec sérénité ».

Le ministre régional rappelle que le Fédéral a commencé à élaborer son budget plus de deux mois plus tôt que la Wallonie, sur base d’un taux de 1,6% de croissance, auquel il a ajouté une réserve en recettes (« buffer ») de 0,2%, « ce qui donne une forme de 1,8% ». « Le Fédéral a-t-il surestimé ses recettes ? Je ne le pense pas », a ajouté M. Crucke, en évoquant des rapports à la hausse de l’OCDE, et la révision par l’Allemagne à la hausse de son taux de croissance 2017 à 1,9% et à 2% pour 2018. Il insiste par ailleurs sur la nécessité, en termes de crédibilité européenne, d’une trajectoire budgétaire pluriannuelle consensuelle entre le Fédéral et les entités fédérées, alors que le Comité de concertation a ces dernières années entériné les désaccords. Dans l’opposition, Stéphane Hazée (Ecolo) a jugé « incroyable » d’avoir retenu des taux différents alors que le ministre plaide pour une trajectoire commune.

Quant au « buffer » fédéral, a-t-il ajouté, c’est en dépenses qu’il doit être inscrit, non en recettes, sans quoi on a affaire à « une forme de déficit camouflé ». « C’est un coup de poker qui est tenté ici, ce qui est problématique pour de l’argent public », a enchaîné Pierre-Yves Dermagne (PS). Les critiques sont aussi venues de la majorité. Benoît Drèze s’est étonné du « buffer » fédéral inscrit en recettes. « C’est plus du chipotage que de l’orthodoxie ». Quant à un accord entre entités sur la trajectoire pluriannuelle, « le terrain est miné » dès lors que la Flandre a annoncé un budget en boni en ayant placé hors de celui-ci les investissements pour le ring d’Anvers.

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