© Image Globe

Budget wallon : les comptables ont refait les comptes

Michel Delwiche
Michel Delwiche Journaliste

Tout le monde est content: les budgets 2013 de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont enfin été ajustés. De la technique comptable.

La question, c’était: « Avec des recettes en baisse (-196,2 millions), des dépenses annoncées en hausse (+39,5 millions) et la quasi obligation de réintégrer dans le budget wallon les comptes de la Sofico, qui finance les grands chantiers routiers et fluviaux (soit -99,2 millions), comment trouver ces 334,9 millions en ne créant pas de nouvelle taxes et en ne touchant pas aux mécanismes supposés (re)mettre la Wallonie sur les rails? »
L’élaboration de la réponse a pris des semaines mais cette fois, ça y est: les gouvernements de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont accouché hier soir de leur ajustement budgétaire 2013.

Jean-Claude Marcourt (PS) est content: le ministre de l’Economie a en effet obtenu 20 millions supplémentaires pour l’aide aux entreprises en difficultés (via la SOGEPA), 5 millions pour son programme Creative Wallonia et 6 millions pour développer les zonings.

Philippe Henry (Ecolo) est content: le ministre des Transports a obtenu 4,5 millions d’euro de plus, ce qui permet de financer le métro de Charleroi et le tram de Liège.
Jean-Marc Nollet est content: le ministre (Ecolo) de la Recherche a obtenu la garantie que la Wallonie versera bien ses 5,3 millions au FNRS.

Paul Furlan (PS) est content: le ministre des Pouvoirs locaux a enfin obtenu la création d’un fonds de 182 millions qui permettra aux communes de mieux planifier leurs investissements.

Eliane Tillieux (PS) est contente: la ministre des Affaires sociales a obtenu de pouvoir puiser 30 millions dans les réserves de l’AWIPH pour les infrastructures destinées aux personnes handicapées.

Carlo Di Antonio (CDH) est content: le ministre des Travaux publics a obtenu qu’on ne touche pas à son Plan Route (financé par la Sofico).

Mais alors, elles sont où, les économies ? Il n’y en a pas: les deux gouvernements ont simplement refait leurs comptes. Ils avaient constitué des provisions pour faire face à un ralentissement conjoncturel, et ils les intègrent: +50,6 millions. Ils ont adopté une « gestion dynamique de la dette » en mettant en concurrence (quoi de plus normal ?) les prêteurs: +51,6 millions. Ils ont anticipé un ralentissement de l’inflation: +30,5 millions. Ils ont pris en compte les nouvelles règles de la comptabilité publique: +32,3 millions. Ils ont calculé le gain du moindre recours par les enseignants au système durci d’aménagement des fins de carrière: +30,5 millions. Ils ont « réévalué les périmètres » en intégrant les subsides non utilisés amassés par les écoles, les universités, et divers organismes d’intérêt public (les OIP) tels que le FOREM ou l’IFAPME, une question régulièrement remise sur le tapis au Parlement wallon, où l’opposition a souvent demandé la transparence, tandis que le gouvernement avouait sa méconnaissance des sommes: +88,8 millions. Ils ont enfin adopté diverses autres mesures de technique comptable ou apporté des corrections techniques.

André Antoine (CDH) est content (de lui): le ministre du Budget a terminé son exercice.

Rudy Demotte (PS) est content: le ministre-président pilote toujours les deux navires.

Ambitieux, tout cela ?

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire