Elio Di Rupo, en septembre 2015, à Mons © Belga Image

Budget : « Un recul d’un siècle pour les travailleurs »

Pour le parti socialiste, le gouvernement fait fi des mises en garde du comité de monitoring sur le dérapage budgétaire.

Il propose une gestion « kafkaïenne » de l’Etat en maintenant des mesures « irréalistes » comme les économies supplémentaires voulues par le ‘redesign’ de la fonction publique (100 millions d’euros). Par ailleurs, le président du PS Elio Di Rupo dénonce la volonté de flexibiliser le marché du travail qui entraînera un « recul d’un siècle » des conditions des travailleurs.

« Avec Michel 1er, la semaine de 38 heures, c’est terminé. Il s’agit-là d’une régression majeure pour les travailleurs: en 2017, ils devront travailler plus que ceux des années 60 et, par jour, ils devront travailler plus longtemps que les travailleurs des années 20 », a déploré Elio Di Rupo. Ce dernier a dénoncé une « flexibilisation du marché du travail uniquement en faveur des employeurs et au détriment des travailleurs, de leur santé et de la sécurité au travail ».

Le gouvernement Michel s’attaque aussi aux fonctionnaires en ne prenant plus en compte les périodes d’études dans le calcul de la pension, observe le parti socialiste selon lequel cette situation entraînera une diminution importante de leurs revenus de pension.

Enfin, le PS fustige la « politique fiscale inéquitable » menée par la majorité en place, à savoir de nouvelles hausses de taxes sur la consommation et la mise en place d’une régularisation fiscale à l’heure où de nouvelles pratiques d’évasion fiscale sont mises au jour.

Le PS dénonce encore la volonté du gouvernement de reporter le droit au chômage des citoyens européens ainsi que de nouvelles économies dans les soins de santé qui atteindront forcément le patient.

Le parti socialiste invite le gouvernement à renoncer à sa politique et à choisir l’alternative qu’il soumet d’un rééquilibrage des efforts. Le président Di Rupo exhorte l’équipe Michel à « renforcer la contribution des revenus du capital par un impôt sur les grandes fortunes et une véritable taxation des plus-values boursières ». Rien que pour l’impôt sur les grandes fortunes, la Cour des comptes estimait que la proposition PS pourrait rapporter jusqu’à 2,3 milliards d’euros, a-t-il rappelé samedi.

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