Budget : un accord injuste, un accord de la résignation

Pour Olivier Maingain c’est l’accord de la résignation. Pour écolo le budget de 2012 va augmenter l’injustice sociale et fait de grands cadeaux à quelques-uns. Pour les Verts, l’objectif de rassurer les marchés semble l’avoir emporté sur le reste.

« Les négociateurs ont surtout cherché à rendre confiance aux marchés et à réguler les citoyens, les travailleurs, les demandeurs d’emploi. Alors que la priorité doit être inversée: rendre confiance aux citoyens et réguler les marchés. Les travailleurs -dont plusieurs partis ont dit faire grand cas- continueront à voir les fondements de l’économie menacés par les spéculateurs », a souligné Ecolo.

Selon les Verts, les économies décidées par les six partis provoqueront de lourds dégâts sur le plan social: relèvement de l’âge de la retraite anticipée, économies dans les soins de santé, mesures en matière de chômage. Les travailleurs seront également pénalisés, à cause du durcissement de l’accès aux crédits temps et interruptions de carrière, ou les navetteurs, en raison des économies qui frapperont la SNCB.

À l’inverse, certains « grands cadeaux faits à quelques-uns » persisteront: absence de liaison des intérêts notionnels à la création d’emplois, contribution du secteur nucléaire insuffisante ou, plus globalement, une taxation du travail qui reste supérieure à celle du capital. Les citoyens les plus aisés seront épargnés, ont affirmé les écologistes en citant l’absence de cotisation sur les grands patrimoines et les plus-values ou la faible contribution des voitures de société.

« De façon globale, cet exercice budgétaire conduit à augmenter l’injustice sociale dans notre pays », estime Ecolo.

Un accord de la résignation

L’accord sur le budget 2012 de l’Etat fédéral est celui de la résignation et du doute. Il arrive très tard, sous la pression des marchés internationaux, sans montrer de signaux d’une relance économique », a affirmé dimanche le président des FDF Olivier Maingain lors du congrès de son parti consacré au lancement de la campagne pour les élections communales.

Le congrès des FDF avait lieu avant la conférence de presse de présentation de l’accord par le formateur Elio Di Rupo. Sans se prononcer sur le détail des mesures, le président des FDF a jugé que si l’on avait commencé les négociations par le socio-économique, on n’en serait très certainement pas arrivé à la situation actuelle.

« C’est vrai que je suis en colère lorsque je vois le mauvais scénario que nous jouent les partis associés à la négociation gouvernementale. Aujourd’hui, ils portent une lourde part de responsabilité dans la perte de crédibilité de la Belgique à travers l’évolution négative de sa note d’évaluation et dans l’emballement de la dette de cet état », a dit Olivier Maingain, devant les militants de son parti réunis à Wierde.

Le chef de file des FDF au parlement bruxellois, Didier Gosuin, n’a pas été en reste dans les critiques de la formation amarante. Pour lui, les partis autour de la table ont fait preuve « soit de cynisme, soit d’incompétence » dans les accords institutionnels et budgétaires qu’ils ont signés. « Les huit partis qui ont conclu un accord institutionnel sont entrés dans l’ordre du jour de la N-VA: c’est une grande victoire de ce parti nationaliste qui voit s’accomplir un certain nombre de ses revendications communautaires sans avoir été de la partie », a-t-il dit. Selon Didier Gosuin, ils savent que ce qu’ils disent est le contraire de ce que l’on vit depuis 30 ans dans ce pays. « Le fédéralisme de solidarité cèdera d’ici 10 ans le pas au confédéralisme de l’égoïsme ».

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