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Budget: retour à l’équilibre nécessaire en 2014 pour la Wallonie et Fédération

Le Vif

Les exigences européennes et les engagements vis-à-vis du fédéral contraignent la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles à avancer d’un an (2014 au lieu de 2015) le retour à l’équilibre budgétaire, un effort pour lequel des mesures portant sur les recettes ne sont pas à exclure, a indiqué jeudi le ministre du Budget André Antoine.

Les ministres wallons et francophones se sont retrouvés jeudi vers 15 heures à l’Elysette, le siège du gouvernement wallon à Namur, pour entamer le second ajustement budgétaire de l’année, qui doit porter sur une centaine de millions d’euros. La croissance nulle, des corrections apportées par la Banque nationale (BNB) ainsi que l’amortissement du déficit des pouvoirs locaux (68 millions) constituent l’essentiel de cet ajustement, après les 250 millions trouvés en avril et les 600 de décembre.

Mais la plus grande difficulté porte au-delà: 2014 et la nouvelle loi de financement accompagnant les transferts de compétences se profilent. Les ministres comptent dès lors déjà élaborer à l’occasion de cet ajustement la « maquette » du budget 2014, le fédéral devant en outre rendre sa propre copie à l’Europe en septembre. « Il faudra utiliser la bêche », a illustré M. Antoine (cdH), amateur de métaphores horticoles. Les efforts devront-ils aussi porter sur les recettes ? « Ce n’est pas exclu. On l’a évité jusqu’à présent. Les exigences européennes, nos engagements par rapport au fédéral, tout cela fait que nous devrons sans doute être à l’équilibre dès l’anprochain ».

Il y a quatre ans, les deux gouvernements du sud du pays avaient convenu avec le fédéral une trajectoire de retour à l’équilibre budgétaire jusqu’en 2015, ce qu’ils réalisent jusqu’à présent en réduisant les dépenses.

Les demandes du fédéral, lui-même lié à l’Europe, et la perspective des transferts de compétences – dont le financement ne sera assuré qu’à 90% pour les entités fédérées – nécessitent de prendre pour ce second ajustement 2013 des mesures structurelles, « qui toucheront aussi l’exercice prochain », a reconnu le ministre-président Rudy Demotte (PS). Lui aussi évoque des recettes. »Elles seront difficilement contournables », confirme le vice-président Ecolo Jean-Marc Nollet, partisan d’une approche pluriannuelle des budgets. Il demande toutefois de ne pas fournir plus d’efforts que nécessaire, afin de préserver le redéploiement économique régional et l’enseignement.

André Antoine s’est refusé à citer des chiffres pour 2014, disant en réserver la primeur à ses collègues des deux gouvernements. A titre de comparaison, au nord du pays, le Conseil économique et social de Flandre (SERV) a d’ores et déjà évalué l’effort flamand à 760 millions d’euros pour préserver un budget 2014 en équilibre. Au sud, les regards se tournent aussi vers les pouvoirs locaux, dont les Régions doivent couvrir le déficit. « Il faut amener les communes à être à l’équilibre », a averti André Antoine. Son collègue des Pouvoirs locaux Paul Furlan (PS) prévient déjà que si les communes doivent contribuer, « d’autres aussi ».

Jeudi, les ministres s’apprêtaient pour certains à une nuit de travail, tandis que pour d’autres, l’exercice serait tellement « long et difficile » qu’il devrait être suspendu en fin de journée. « J’ai déjà réservé tout mon week-end », a prévenu l’un d’eux. Tous auront aussi un oeil sur le comité de concertation de mercredi prochain. Les Régions ont provisoirement accepté les efforts que le fédéral a demandés, mais contestent certains chiffres qui devront être clarifiés à cette occasion. Faudra-t-il dès lors remettre le couvert après cette date ? « Probablement… Les vacances, c’est pour bien plus tard », a commenté M. Nollet.

La réunion s’est terminée vers 19 heures pour permettre aux techniciens d’oeuvrer sur les « grandes lignes budgétaires 2013-2014 ». Des intercabinets avaient encore lieu en soirée.

Les ministres se retrouvent vendredi matin pour reprendre le conclave et réaliser leur conseil des ministres hebdomadaires, avec une interruption sur le temps de midi pour permettre à Rudy Demotte de participer à la réception par le roi Albert II et la reine Paola des ministres-présidents des entités fédérées, au château de Laeken.

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