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Budget : pas de résignation en vue

Les représentants du PS assis à la table des négociations budgétaires ont accueilli avec étonnement les déclarations du premier ministre Yves Leterme annonçant que faute d’accord il recourra fin du mois aux douzièmes provisoires.

Ce serait une « sorte de défaitisme » auquel il ne faut pas « se résigner », a indiqué le ministre Paul Magnette. Selon le ministre socialiste, il faut tout faire pour aboutir à un accord budgétaire qui puisse faire l’objet d’un vote d’ici la fin de l’année. C’est « encore possible », a-t-il dit, invitant à ne pas « se précipiter » sur les douzièmes provisoires.

La vice-première ministre Laurette Onkelinx s’est dite « assez étonnée » par les déclarations de M. Leterme. Selon elle, les discussions budgétaires ont lieu dans un climat plus serein qu’il n’y paraît. « L’ambiance est meilleure à l’intérieur qu’à l’extérieur », a-t-elle assuré.

Pour les libéraux, ce n’est pas la forme mais le contenu qui compte. Il importe en priorité de voir l’État « réduire son train de vie », ont claironné le président du MR, Charles Michel, et le vice-premier ministre Didier Reynders.

« Les douzièmes provisoires ou d’autres modalités, Elio Di Rupo ou Yves Leterme », peu importe, il convient d’abord de diminuer les dépenses publiques, ont-ils dit, ajoutant que l’Europe exigeait que la Belgique fournisse sa feuille de route pour la mi-décembre. Selon Didier Reynders, il y a cependant « peu de chances » que le budget puisse encore être voté d’ici la fin de l’année.

Le président du cdH, Benoît Lutgen a une nouvelle fois appelé à cesser les « guéguerres entre PS et MR, entre la gauche et la droite ». Nous ne sommes pas « en campagne électorale », a-t-il dit. Il ne faut pas un budget pour le PS ou pour le MR mais « pour tous le Belges », a-t-il fait observer, appelant à ce que chacun se ressaisisse et prenne enfin ses responsabilités.

Benoît Lutgen a dit encore croire au vote du Budget d’ici au 31 décembre. « Mais il ne faut plus perdre de temps », a-t-il averti. « Avec de la bonne volonté, on peut aller très vite, pour favoriser l’emploi, baisser les charges sur le travail, faire payer les gros fraudeurs et les gros spéculateurs ».

Pour le président du sp.a, Bruno Tobback, le recours aux douzièmes provisoires sera peut-être « nécessaire » mais ce ne sera pas la solution. Si chacun s’arc-boute sur ses tabous idéologiques, il en résultera peut-être que tous les Belges devront payer, a-t-il déploré.

Les négociations budgétaires ont repris lundi peu après 10h30 à la présidence de la Chambre. Dimanche, les représentants des six partis en ont terminé avec l’examen du volet dépenses. Il n’y a cependant pas d’accord global. Et selon Charles Michel, il reste « de gros efforts » à fournir pour convaincre tout le monde de la nécessité de réduire le train de vie de l’État et de ne pas s’en prendre à « la classe moyenne », celle qui bénéficie de l’épargne, des titres-services ou d’un véhicule professionnel, sans que cela soit nécessairement une Porsche.

Le MR se focalise surtout sur les « dépenses de fonctionnement » et les « frais de représentation » de l’État. Il veut une « chasse aux gaspis ». On en entend beaucoup parler mais jusqu’ici personne n’a encore été « capable de venir avec des chiffres crédibles », a rétorqué Paul Magnette. Selon le ministre PS, ce qu’il faut faire, c’est « diminuer les taxes sur les revenus du travail et diminuer une série de dépenses fiscales qui bénéficient surtout aux plus hauts revenus ».

Le Vif.be, avec Belga

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