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Budget : le gel des dépenses sera indolore

Le gel de dépenses qu’a décidé le gouvernement fédéral après une demande de la Commission européenne sera indolore, ont martelé différents représentants de partis politiques présents dans les débats télévisés ainsi que le ministre du Budget, Olivier Chastel, interrogé par l’Agence Belga. Les dépenses visées ne sont censées intervenir qu’à la fin de l’année.

Vendredi, le comité ministériel restreint a décidé de geler une série de dépenses pour un montant d’1,3 milliard d’euros. « L’incidence sera nulle », a affirmé Olivier Chastel, rejoint sur le plateau de « Mise au point » par le secrétaire d’Etat, Melchior Wathelet (cdH) et le président du MR, Charles Michel. « Il n’y aura aucun impact sur les citoyens », a renchéri ce dernier.

La lettre du commissaire européen Olli Rehn qu’a reçue le gouvernement belge ouvrait une alternative: soit décider de mesures nouvelles, soit geler des dépenses pour un montant compris entre 1,2 et 2 milliards d’euros.

« La Commission avait surtout besoin d’une assurance par rapport à notre budget. Plutôt que de décider en un week-end de nouvelle mesures pour 1,2 milliard d’euros, nous avons décidé de geler des dépenses. Ce faisant, nous lui donnons la garantie que des mesures seront prises en février-mars », a expliqué M. Chastel.

Le gouvernement a en effet décidé le 23 décembre d’opérer un nouveau contrôle budgétaire au mois de février pour tenir compte, entre autres choses, des nouveaux paramètres de croissance.

Les dépenses gelées concernent la SNCB (400 millions d’euros), la Coopération au développement (100 millions), la Défense nationale ou encore la « provision interdépartementale » (280 millions) dans laquelle les ministres peuvent puiser en cas de dépense imprévue.

Ce courrier de la Commission a fait l’objet d’interprétations diverses. Aux yeux de la N-VA, il prouve le manque de crédibilité du budget belge. A l’inverse, pour Ecolo, il exprime une fois de plus la politique d’austérité dictée par l’Europe.

« Beaucoup de citoyens en ont le ras-le-bol parce qu’ils ont le sentiment qu’ils vont de nouveau être les victimes de la Commission européenne alors qu’ils n’y sont pour rien », a fait remarquer le co-président des Verts, Jean-Michel Javaux.

« La Commission européenne a fait son travail. C’est normal: si on veut protéger l’euro, il faut aller vers plus d’intégration budgétaire », a jugé pour sa part M. Michel. « Ce n’est pas une claque », estime le président du PS, Thierry Giet.

Des contacts ont eu lieu et auront encore lieu sur ce sujet entre le gouvernement belge et la Commission européenne. Et une nouvelle séquence commencera dès mardi au parlement avec l’examen du budget 2012.

M. Wathelet attend de la Commission qu’elle se comporte à l’égard de la Belgique comme à l’égard des autres Etats membres. « D’accord, si c’est la même rigueur par rapport à la France, l’Allemagne et d’autres grands pays ».

Aucun des représentants de la majorité ne s’est étendu sur les mesures qu’il faudrait prendre lors du contrôle budgétaire pour répondre aux demandes européennes. M. Michel s’est contenté de relayer l’appel lancé par le président français Nicolas Sarkozy pour une taxe sur la haute spéculation financière.

« On le fera de manière équilibrée », a dit M. Wathelet, tout en se montrant pour le moins réaliste: « quand il faut trouver 1,5 milliard, c’est rarement avec des mesures populaires! »

Le vif.be, avec Belga

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