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Budget : la compétitivité toujours au centre des débats

Les membres du Comité ministériel restreint tentaient toujours lundi soir de mettre la dernière main à l’épure budgétaire 2013, un exercice élargi à la prise en compte de mesures de relance de l’économie. L’examen de la loi de 1996 de sauvegarde de la compétitivité a été mis sur la table par le vice-premier ministre sp.a Johan Vande Lanotte après une vaine tentative d’Alexander De Croo (Open Vld) de toucher à l’index.

L’objectif avancé est de résorber le handicap salarial dont souffre la Belgique par rapport aux pays limitrophes, une nécessité reconnue par l’ensemble des partenaires.

Le PS ainsi que le cdH ont rejeté la possibilité de voir le gouvernement imposer un gel des salaires. Il faut une relance « avec les travailleurs » et pas « contre » eux, a réagi Laurette Onkelinx, balayant cette piste d’un revers de la main. PS et cdH ont rappelé l’importance de la concertation sociale au sein de laquelle ont lieu les négociations salariales.

Le PS a toujours marqué son attachement à trouver d’autres sources de revenus, notamment pour financer la relance. Réduire l’écart salarial n’est d’ailleurs qu’une des possibilités qu’offre la loi de sauvegarde de compétitivité. Il y est également question de la possibilité pour le gouvernement de prendre des mesures de modération visant d’autres formes de revenus que les salaires, notamment les dividendes, les tantièmes, les loyers…

Concernant les coûts salariaux horaires, le dernier tableau de bord du Conseil central de l’Economie fait état, pour la période 1997-2010, d’un handicap de la Belgique (2,7% de croissance) vis-à-vis de l’Allemagne (+1,7%), qui, depuis 2005, a fait le choix d’une forte modération. En revanche, la France (3%) et les Pays-Bas (3,6%) présentent sur cette même période une croissance de coûts supérieure à la Belgique.

Par ailleurs, le front commun syndical a reproché lundi aux organisations patronales de présenter des chiffres d’écart salarial qui ne tiennent pas compte des subsides fiscaux et parafiscaux. Ainsi, selon les dernières précisions économiques du Bureau du plan, les subventions salariales s’élevaient à 5,7 milliards d’euros en 2012 (mesures d’activation, titres-services pour 1,7 milliard, travail de nuit et en équipe…), un total de réductions qui passe même à 10,5 milliards si on y inclut les baisses de charges patronales.

Lundi soir, les négociations entre principaux ministres du gouvernement progressaient lentement. En cas d’aboutissement, une déclaration à la Chambre demain mardi n’est pas exclue, avec un vote 48 heures plus tard, jeudi.

Faute d’accord en revanche, il sera difficile de continuer cette semaine en raison des impératifs budgétaires… européens.

Le Vif.be, avec Belga

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