Budget : l’agitation sociale sera inévitable

Les syndicats chrétien et socialiste CSC et FGTB ne sont pas satisfaits de l’accord budgétaire conclu. « Nous ne devrons même pas appeler nos affiliés à venir manifester le 2 décembre. L’agitation sociale est inévitable », ont-ils affirmé.

Trop peu d’efforts ont été consentis en matière de croissance économique et les efforts à faire sont répartis de façon inégale, ont indiqué dimanche matin les présidents Marc Leemans (CSC) et Rudy De Leeuw (FGTB) sur les ondes de la VRT. « Nous ne devrons même pas appeler nos affiliés à venir manifester le 2 décembre. L’agitation sociale est inévitable », ont-ils affirmé.

« Il s’agit d’un budget inéquitable réalisé sous la pression des marchés financiers », a souligné M. De Leeuw. Selon lui, les plus gros efforts seront supportés par les plus faibles, parce que l’accord touche notamment aux allocations d’attente. « Par ailleurs, en augmentant l’âge pour la prépension et la retraite anticipée, on fait comme si l’espérance de vie allait soudainement aussi augmenter de quatre ans », explique le socialiste.

Le président de la CSC parle, lui aussi, d’une « répartition inégale » des efforts. Il a fait une comparaison avec un avion dans lequel une dispute est en cours dans le cockpit et qui finit par s’écraser parce que le « pilote bleu » a tiré sur les commandes. « La classe business s’en sort à peu près indemne, mais on compte de nombreux blessés dans la classe Economy ».

La CSC et la FGTB maintiennent donc, tout comme la CGSLB, leur appel à manifester le 2 décembre.

Les employeurs s’opposent à la manifestation nationale

Les organisations patronales ne comprennent pas la décision des syndicats de maintenir la manifestation nationale du 2 décembre, malgré l’accord politique sur le budget et les réformes structurelles.

Le président du Voka, réseau d’entreprises flamand, Luc De Bruyckere, a appelé dimanche avant-midi dans un communiqué de presse à montrer son sens des responsabilités et à annuler la manifestation du 2 décembre à Bruxelles. « Il serait irresponsable de créer par cette action l’inquiétude et l’insécurité », a indiqué le président du Voka.

Rudi Thomaes, le patron de la Fédération des entreprises de Belgique, s’est également exprimé en ce sens dimanche sur les ondes de la VRT. « Il serait particulièrement négatif pour la Belgique de voir la crise politique se transformer en agitation sociale », a-t-il souligné.

Karel Van Eetvelt, l’administrateur délégué d’Unizo, s’est également indigné de cette manifestation. « Les négociateurs ont tout fait pour préserver le pouvoir d’achat des travailleurs. Les employeurs ont eux aussi du mal à accepter certaines mesures, mais ils réagissent en travaillant davantage. Et que font les travailleurs? Ils manifestent et font grève ».

Le Syndicat neutre pour Indépendants (SNI) déplore pour sa part que les syndicats aient déjà recours à des actions. « Cela démontre une étroitesse d’esprit et un comportement irresponsable », selon le syndicat.

LeVif.be avec Belga

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