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Budget : exercice d' »autosatisfaction » et véritable « gifle aux travailleurs »

La déclaration de politique générale du Premier ministre a été l’occasion d’un exercice d' »autosatisfaction ressenti comme une véritable gifle par les travailleurs », a indiqué lundi la cheffe de groupe PS Laurette Onkelinx lors du débat à la Chambre.

La cheffe de file socialiste a dénoncé les mesures touchant les revenus des caissières à travers le recul du soutien à l’emploi, la confiscation de la négociation interprofessionnele sur la formation des salaires, la flexibilisation du travail ôtant certaines possibilités de sursalaire et de repos compensatoire, la hausse des cotisations sur les prépensions qui augmentera les recours aux licenciements secs, la diminution du montant de la pension pour ceux qui ont dû subir une deuxième phase de chômage et la « mauvaise farce des starters jobs » qui consiste en une « marche arrière toute » sur le salaire minimum des jeunes. Le gouvernement justifie les réformes de flexibilité par la nécessité de préserver l’emploi mais les travailleurs de Caterpillar, ING, Axa et IBM ont connu un « mois de septembre noir », a observé Mme Onkelinx. « Ce qui fait la force de la société, ce sont les travailleurs, pas les actionnaires », a-t-elle ajouté, dénonçant l’absence d’impôt sur le capital. « Plutôt que d’empêcher les licenciements boursiers, on attaque les travailleurs », a-t-elle dit, régulièrement interrompue par le Premier ministre qui a regretté les « contre-vérités absolues » émanant de l’intervenante.

Le chef du gouvernement a notamment précisé que la mesure encourageant les starters jobs visera les salaires bruts et ne baissera donc nullement le salaire-poche des travailleurs. Et le gouvernement mise sur l’effet retour pour la financer, a-t-il précisé alors que l’opposition soulignait qu’aucune compensation n’avait été prévue dans le budget pour financer le coût d’une telle mesure. La cheffe de groupe socialiste a également vilipendé les économies dans les soins de santé qui entraîneront une croissance « à peine au-dessus de zéro pour cent » en 2017. « Difficile d’imaginer que cela ne toucher pas le patient », a-t-elle dit. Rejointe par Raoul Hedebouw (PTB) dans son appel au gouvernement à privilégier la réduction du temps de travail alors que des économistes prévoient des pertes importantes d’emploi en raison de la digitalisation de la société, Mme Onkelinx a été égratignée par le Premier ministre qui a souligné cette alliance.

« Je suis heureuse quand il peut me rejoindre, un peu moins quand vous fricotez avec certains qui veulent casser le cordon sanitaire », a-t-elle répliqué après des propos du chef de groupe N-VA Peter De Roover sur l’éventualité d’une alliance avec le Vlaams Belang en vue de conclure l’indépendance de la Flandre. Avant Mme Onkelinx, le chef de groupe N-VA Peter De Roover s’était félicité de mesures gouvernementales permettant de continuer à baisser le niveau des dépenses publiques. Le chef de file nationaliste a fixé le cadre des réformes à venir, en matière de fiscalité.

L’ambition est de prendre en compte la justice fiscale, la dynamisation de l’économie, la simplification et la transparence et la neutralité budgétaire, a-t-il dit. Il a précisé que sa formation était disposée à examiner la composition de l’impôt sur le capital, tout en soulignant qu’il était déjà à un niveau parmi les plus élevés en Europe, un argument qui a fait réagir l’opposition dénonçant notamment l’absence de taxe sur les plus-values. Le chef de groupe MR Denis Ducarme a salué l’exercice budgétaire d’un gouvernement qui confirme la revalorisation du pouvoir d’achat des citoyens à concurrence de 5 milliards d’euros à l’horizon 2019. L’opposition a alors relancé le débat du financement du tax shift. Le Premier ministre intervient régulièrement dans le débat, répliquant presque tour à tour aux interventions de l’opposition. Interpellé dès l’entame des débats par le chef de groupe écologiste Kristof Calvo sur sa déclaration à propos du sauvetage d’Arco, M. Michel a indiqué qu’elle s’inscrivait dans le cadre de l’accord de gouvernement et que le point avait été « peu discuté dans le cadre du budget ». L’objectif est de travailler techniquement à une solution appelée à devenir « opérationnelle en 2017 ». Il n’y a « pas d’accord politique sur les modalités » de cette solution, a-t-il précisé alors que la N-VA et le CD&V continuent à diverger sur le sujet.

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