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Budget : « aucun effort n’est demandé aux employeurs », selon la CSC

Plusieurs syndicats ont réagi ce mardi après l’annonce des mesures décidées par le gouvernement pour le budget 2013.

Le syndicat chrétien est satisfait que « certaines propositions anti-sociales » comme le saut d’index, un retour à la semaine des 40 heures ou la suppression d’un jour férié n’ont pas été prises en compte dans la confection du budget 2013, annonce le syndicat chrétien, ce mardi soir, dans un communiqué.

Toutefois, la CSC relève plusieurs points problématiques. « On ne touche pas aux tabous des entreprises et des gros investisseurs : pas d’impôt sur les grosses fortunes, pas d’impôt sur les plus-values des particuliers, pas d’augmentation des boni de liquidation, pas de démantèlement de l’usage abusif de la déduction des intérêts notionnels etc. », souligne le syndicat.

Pour la CSC, les efforts pour la relance se feront surtout sur les travailleurs. Le syndicat regrette aussi que « les améliorations pour les travailleurs les moins bien rémunérés restent très limitées » et que « l’emploi et la compétitivité sont réduits à une question de coût salarial et de flexibilité alors qu’aucun effort n’est demandé aux employeurs. »

« Satisfaction mitigée » du Syndicat des indépendants et des PME

Le Syndicat des indépendants et des PME (SDI) a fait part de sa « satisfaction mitigée » par rapport aux mesures décidées par le gouvernement pour le budget 2013, soulignant le fait que les « petits opérateurs économiques sortent relativement épargnés par les mesures de restriction » mais regrettant qu’ils « ne bénéficieront guère non plus du plan de relance, jugé trop vague et trop léger ».

Le SDI, qui avait appelé le gouvernement à ne pas augmenter la fiscalité sur les petites entreprises, se félicite notamment que l’option d’une hausse de la TVA n’ait finalement pas été retenue.

Mais le syndicat d’indépendants et de PME considère, à ce stade, que les mesures de relance sont « trop réduites et trop peu efficaces, en tout cas en ce qui concerne les petits opérateurs économiques ».

Le SDI regrette l’absence de mesures « plus ciblées, plus concrètes et plus efficaces afin de réellement stimuler l’entrepreneuriat et la création d’emploi dans les TPE ».

Le SNI parle d’un manque d’audace et de courage politique

Il manque au gouvernement de l’audace et du courage politique pour tout miser sur la diminution de charges salariales, fustige le Syndicat neutre pour indépendants (SNI) dans un communiqué. « Toutefois, un saut d’index ou une diminution de charges salariales perceptible aurait pu avoir comme résultat que les travailleurs soient moins vite remerciés ou trouveraient même plus vite du travail ».

Le SNI craint que la baisse prévue de la cotisation patronale de 0,3% ne sera pas perceptible dans le porte-monnaie des entreprises, d’autant plus que de nombreux salaires vont bientôt augmenter avec l’index. « La suppression du handicap salarial par rapport aux pays voisins prend trop de temps », dit Christine Mattheeuws, présidente du SNI.

« Le nombre de faillites augmente, le nombre de starters diminue et la confiance des consommateurs est basse parce que les gens ont peur de perdre leur emploi », constate l’organisation. « Il était donc clair que ce gouvernement devait prendre des mesures favorables à l’économie. »

Le SNI estime que la diminution de charges s’impose trop lentement et ne sera pas réellement visible dans le porte-monnaie des entrepreneurs. « Que le gouvernement n’ait pas joué la carte de la diminution des charges salariales est dommageable (…) Beaucoup d’entreprises pourraient engager du personnel supplémentaire mais font marche arrière. »

L’organisation reproche enfin au gouvernement de ne pas avoir épargné où cela était possible, citant en exemple la politique du marché du travail. « Au lieu de promouvoir le congé parental pour les hommes, il aurait mieux fait de tailler dans la durée d’un certain nombre de congés thématiques. Le gouvernement aurait aussi pu limiter le chômage dans le temps. »

« Une politique défensive et un manque total de perspective », dit la FGBT

Anne Demelenne, la secrétaire générale de la FGTB, affirme que le budget 2013 « manque totalement de perspective », même si elle précise que son équipe a encore besoin de temps pour analyser en profondeur le travail abattu par le gouvernement.

« À l’heure actuelle, nous avons une série d’informations sur la concertation sociale, mais nous en avons moins sur les mesures économiques du budget. Le gouvernement a fait un gros travail et nous avons besoin de temps pour l’analyser et donner un avis argumenté », prévient d’emblée Anne Demelenne.

« La première chose que je constate, c’est que nous avons eu raison de nous mobiliser depuis plusieurs mois. Notre appel a été entendu et l’index a été sauvé », se réjouit-elle.

Pourtant, d’autres aspects du budget inquiètent le syndicat socialiste. « Ce sont les travailleurs qui vont encore payer, alors que les revenus financiers ne sont toujours pas assez taxés. Nous avions demandé qu’ils soient taxés de la même manière que le travail, c’est-à-dire 28 % », s’indigne Anne Demelenne.

Au niveau de la relance économique, le travail du gouvernement ne semble pas non plus satisfaire la FGTB. « Il y a un manque total de perspective pour relancer l’économie. Il s’agit d’une politique défensive qui va aggraver le problème. Seuls les coûts salariaux ont été mis sur la table, mais il n’y a pas d’investissements prévus dans les télécoms, les produits finis, l’isolation, la mobilité, etc. »

Levif.be, avec Belga

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