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Budget 2016: le gouvernement wallon navigue à vue

Le gouvernement wallon entame vendredi à l’Elysette un conclave budgétaire qui devra, faute de chiffres suffisamment précis, se contenter de fixer des priorités parmi les demandes les plus pressantes des ministres PS et cdH.

Les premiers travaux s’étaleront sur les journées de vendredi et samedi, mais aucun résultat définitif n’est attendu dès ce week-end. La coalition régionale dit manquer d’informations provenant du fédéral concernant notamment les infrastructures hospitalières: la dotation est connue (158 millions), mais pas le montant qui sera prélevé par le fédéral pour assumer les investissements du passé. A la Région, on craint même un prélèvement supérieur à la dotation de plusieurs dizaines de millions.

L’impact sur les Régions du tax shift (« virage fiscal ») du gouvernement fédéral n’est pas encore connu lui non plus. Mais le sera-t-il avant de remettre les chiffres à l’Europe en octobre ? Dans ces conditions, établir le montant de l’effort budgétaire à fournir pour rester sur la trajectoire d’un retour à l’équilibre en 2018 s’avère compliqué. Le déficit budgétaire que s’autoriserait le gouvernement pour 2016 reste donc insaisissable.

A cet égard, et vu les chiffres macro-économiques moins favorables que prévu, le ministre-président Paul Magnette a déjà affirmé que le retour à l’équilibre en 2018, convenu avec le Fédéral et les autres entités fédérées, ne devait pas constituer un objectif à n’importe quel prix. L’outil fiscal sera-t-il appelé à la rescousse pour respecter la trajectoire, alors que le gouvernement se prévaut de n’avoir introduit aucun nouvel impôt depuis son entrée en fonction, en agissant surtout via les réductions de dépenses? Le brouillard persistant attribué au fédéral a par ailleurs l’avantage pour la coalition wallonne d’éviter de s’enfermer dans des chiffres, et ainsi de préserver la sérénité pour trancher en interne les délicats arbitrages entre partisans d’une rigueur budgétaire confirmée et défenseurs d’une souplesse accrue.

Quoi qu’il en soit, l’un des premiers sujets à être débattu dans les 48 heures à venir sera le caractère obligatoire de l’apprentissage du français dans le parcours d’intégration des primo-arrivants, pour lequel les deux chefs de file du gouvernement, Paul Magnette et Maxime Prévot (cdH), se sont publiquement engagés ces derniers jours. De 5 à 10 millions d’euros sont nécessaires. Chaque ministre a listé ses priorités dans les enveloppes actuelles. Le conclave du week-end les arbitrera, pour déboucher sur un « ranking des demandes ».

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