© Belga

Bruxelles : Ces bulles à vêtements qui disparaissent

Muriel Lefevre

Plusieurs communes bruxelloises veulent supprimer les bulles à vêtements pour cause de nuisance. De quoi inquiéter les associations caritatives qui en dépendent et qui se désolent d’être sanctionnées pour des incivilités faites par d’autres.

Vous avez déjà sûrement aperçu ces containers jaunes ou verts. Ceux-ci servent à collecter vêtements, chaussures et autre linge de maison. Que ce soit pour les Petits Riens ou Oxfam, la collecte de ces textiles représente une part non négligeable des revenus de ses associations. Si supprimer quelques bulles des 880 mises en place par les Petits Riens en Belgique semble ne pas avoir de véritable impact, l’ASBL craint qu’une suppression pure et simple de ce service de collecte puisse se révéler réellement dommageable à l’activité même des Petits Riens précise Laurent Cambier, responsable du dépôt central des Petits Riens à La Capitale.

Une crainte que ne semble pourtant pas partager la commune d’Etterbeek puisque, s’il y a bien eu tentative de conciliation, cela ne l’a pas empêchée de supprimer cinq des dix collecteurs. Selon la commune, cette suppression s’est faite suite aux nombreuses plaintes déposées par les habitants. Ceux-ci se plaignaient de nuisance sonore et de l’insalubrité causées par des dépôts clandestins.

Etterbeek n’est pas la seule commune à avoir agi ainsi puisque Schaerbeek et Anderlecht ont fait de même. En 2012, la commune de Saint-Gilles avait même supprimé toutes les bulles, car des voleurs avaient été vus en train d’introduire des enfants dans ces mêmes bulles.

Les ASBL trouvent pourtant que supprimer ces bulles est une solution arbitraire qui ne s’attaque pas à l’origine des nuisances. Comme l’explique Laurent Cambier dans La Capitale « pour notre ASBL, ce qu’il faut, c’est que les autorités sanctionnent d’abord les voleurs qui opèrent dans nos bulles et les auteurs de dépôts clandestins. Il n’est pas normal que nous payions pour les incivilités commises par d’autres. »

Les vols

Le vol du contenu des collecteurs pour bénéfices personnel, tel que la revente en secondes mains, prend de l’ampleur. En 2012, les petits riens estimaient que deux bulles étaient vidées par semaine. Les belles pièces disparaissent et le reste est laissé aux alentours des bulles. Rien que pour contrer cela, les Petits Riens emploient trois personnes à plein temps.

Lorsque l’incivilité de certains pénalise les plus démunis

Au-delà des vols, il y a aussi les nombreux déchets qui sont déposés dans ces bulles. Une incivilité qui a de lourdes conséquences sur la mission sociale de ces ASBL puisque de 5500 tonnes récoltées en moyenne chaque année par les Petits Riens, il y a 700 tonnes de déchets. Ce qui représente tout de même 12-13% de la masse globale et a un coût de 135 euros la tonne. De quoi réellement plomber le budget de ses associations.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire