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Bruxelles : 46 sans-abris sont décédés en 2014 Bruxelles

Pour la dixième année consécutive, le collectif « Les morts de la rue » a organisé mercredi, à 11H30, une cérémonie d’hommage aux sans-abri décédés au cours de l’année écoulée en Région bruxelloise. Celle-ci s’est déroulée dans la salle gothique de l’hôtel de Ville de Bruxelles, en présence du prince Laurent. et ce alors que les soins de santé aux plus démunis dans la capitale laisse à désirer.

En 10 ans, le collectif a été informé de 367 décès, parmi lesquels 86,5% d’Européens, dont 64% de Belges et 12,8% de Polonais. Environ un tiers des décès sont survenus à l’hôpital et un quart sur la voie publique. Sur les 46 décès recensés en 2014, 20 personnes sont décédées à l’hôpital et 12 en rue. Au moins 82% étaient européens, 63% étaient de nationalité belge et 26% étaient d’origine polonaise. Florence Servais, coordinatrice du Collectif « Les morts de la rue », recommande d’améliorer l’accès aux logements notamment en Région bruxelloise où les prix sont élevés et de moins focaliser la répartition des moyens destinés aux sans-abri sur les mois d’hiver. « Des personnes font souvent des allers-retours entre la rue, l’hébergement, le logement et l’hôpital. Leurs décès surviennent toute l’année. Il n’y a pas de pics durant les mois d’hiver. On a aussi appris 46 décès en 2013, contre seulement 23 en 2005, à la création du collectif. Cette différence peut être due à l’augmentation du nombre de sans-abri en 10 ans ou au fait qu’on nous informe plus systématiquement des décès maintenant qu’on est plus organisé et connu », explique-t-elle.

Soins de santé aux plus démunis dans la capitale laisse à désirer

La Fédération des Associations de Médecins Généralistes de Bruxelles (FAMGB) a tiré mercredi la sonnette d’alarme face à la restriction des conditions d’accès aux soins de santé de première ligne des patients les plus précarisés de la capitale. Elle a diffusé un nouveau livre blanc dressant un état des lieux de la situation et formulant plusieurs demandes parmi lesquelles une plus grande cohérence des procédures entre les 19 CPAS bruxellois. La précarité à Bruxelles a augmenté au cours des dernières années et les indicateurs socio-sanitaires restent dans le rouge pour les personnes qui en sont touchées. En janvier 2013, près de 5% de la population active (4,9%) et 10% des jeunes adultes percevaient un revenu d’intégration. Autre chiffre avancé mercredi par Lawrence Cuvelier, vice-président de la FAMGB: il y a deux à trois ans, 20.000 patients en Belgique dépendaient de l’Aide Médicale Urgente, dont 13.000 en Région bruxelloise et 6.500 à la Ville de Bruxelles. Pour les personnes à faibles revenus, devant faire face à des dépenses de santé importantes, il est prévu que les CPAS complètent l’offre de la sécu par une aide médicale financière, mais sa mise en application est très différente d’un CPAS à l’autre, déplore la FAMGB. La Fédération demande une généralisation de la délivrance de la carte santé, délivrée par le CPAS pour garantir durant une période donnée le paiement des frais médicaux et/ou pharmaceutiques pour exonérer le patient précarisé de tout paiement préalable et son passage répété chez son assistant social. Elle demande aussi un usage généralisé à l’échelle des 19 CPAS de la liste des médicaments non pris en charge par l’Inami et remboursés par les CPAS. La FAMGB souhaite enfin une facilitation sensible de la prise en charge, par le médecin généraliste, des personnes en situation irrégulière.

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