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Brussels Airport : « Le risque zéro n’existe pas »

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Arnaud Feist, CEO de Brussels Airport, comprend les préoccupations de la police de l’aéroport, qui souhaite notamment que les voyageurs soient contrôlés avant d’entrer dans le hall des départs.  » Mais la question est de savoir comment nous pouvons garantir la sécurité lorsque les gens font la file à l’extérieur du bâtiment « , a-t-il déclaré dans De Ochtend sur Radio 1.

L’aéroport est prêt à redémarrer et attend le feu vert du gouvernement. Les avions ne pourront décoller que si un accord est trouvé avec la police aéroportuaire, qui a envoyé une lettre ouverte à sa hiérarchie concernant sa préoccupation quant à la situation sécuritaire de l’aéroport. Elle a d’ailleurs déposé un préavis de grève, dénonçant des « mesures de sécurité insuffisantes qui ne répondent pas à l’attente des membres du personnel de la police aéroportuaire« .

« Un ensemble complet de mesures »

Arnaud Feist espère que cet accord tombera dans les prochaines heures. « Je comprends les préoccupations de la police « , a-t-il déclaré sur Radio 1. « La sécurité est notre première priorité. Mais est-ce vraiment une solution plus sûre pour tout le monde si l’on déplace les contrôles à l’entrée du bâtiment ? Comment assurer la sécurité des gens qui font la file à l’extérieur ? Le risque zéro n’existe probablement pas. Mais un ensemble complet de mesures devra assurer un résultat final plus sûr que jamais « .

Pour lui, contrôler les personnes avant d’entrer consiste à déplacer le problème, et la question ne se limite pas à l’aéroport. « Cette question de contrôle à l’entrée de l’aéroport se pose en fait pour tous les lieux publics, les gares, les métros. On peut essayer de résoudre le problème à l’aéroport, mais ce problème est plus large et se pose pour beaucoup de lieux dans le pays. Il faut réfléchir sur comment vivre dans l’environnement actuel, et cela suppose des mesures de sécurité supplémentaires« , a-t-il insisté dans une interview ce matin sur La Première.

20% de la capacité totale

La date où l’aéroport pourra fonctionner au maximum de ses capacités n’est pas encore donnée. « Nous ferons de notre mieux pour être prêts en juin », assure Feist. L’éventuelle refonte du hall des départs n’est, quant à elle, pas encore décidée : « Les priorités sont la sécurité et le redémarrage de l’aéroport .

« Techniquement nous avons toutes les autorisations pour redémarrer, mais il faut d’abord un plan de sécurité avec la police fédérale, donc nous devons avoir des discussions avec les syndicats policiers« , assure-t-il au micro de la RTBF. « Pour l’instant, nous avions une structure temporaire qui permet d’accueillir 800 passagers par heure, ça représente 20% de notre capacité totale. »

Sympathisant de l’EI au sein de l’aéroport ?

Concernant les rumeurs de sympathisants de l’EI au sein de l’aéroport, dont certains auraient « acclamés les attentats de Paris », il assure ne pas être au courant : « Les badges de sécurité sont délivrés par l’Autorité nationale de sûreté et pas par l’aéroport, nous n’avons qu’une fonction administrative. Cette autorité nationale fait un screening des personnes qui font une demande de badge, et je suppose que les gens qui ont un casier judiciaire n’obtiennent pas d’autorisation. » Aucune information à sa disposition ne lui permet de dire que des personnes avec un casier ont accès au tarmac de l’aéroport.

L’Autorité de sécurité screene chaque année 25.000 candidats travailleurs

L’Autorité nationale de sécurité étudie chaque année les risques liés à la sécurité pour 25.000 candidats travailleurs pour des entreprises telles que l’aéroport de Zaventem, rapporte De Standaard. Le badge d’accès n’est délivré que si le screening est positif.

Les candidats travailleurs pour les zones sensibles d’un aéroport subissent au préalable une « vérification sécuritaire » par les services de l’Autorité nationale de sécurité (ANS). Le même procédé est utilisé pour les centrales nucléaires. L’ANS a mené au total l’an dernier 25.000 screenings. Le nombre de refus et de retraits d’accès représentent annuellement 1% de ce nombre.

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