Brexit : Plus de 500 Britanniques sont devenus Belges en 2016

Selon des chiffres d’Eurostat, le nombre de Britanniques qui a demandé de devenir belge en 2016 a été multiplié quasiment par quatre par rapport à 2015.

Le 24 juin 2016, la nouvelle avait ébranlé toute l’Europe. A la question de savoir si le Royaume-Uni devait rester membre ou non membre de l’Union européenne (UE), les Britanniques ont voté à 51,9% pour le Brexit. Les chiffres récemment publiés par l’Office européen des statistiques (Eurostat) http://appsso.eurostat.ec.europa.eu/nui/submitViewTableAction.do permettent de « voir qui a acquis la nationalité de votre pays » et ils sont particulièrement intéressants.

On observe ainsi que le nombre de Britanniques ayant choisi d’endosser la nationalité d’un autre pays membre de l’UE a plus que doublé par rapport à l’année 2015. 6.555 Britanniques ont opté pour une autre nationalité contre 2.478 pour 2015 .

Un chiffre multiplié par 4 en Belgique

Si l’on observe ces chiffres pour le Plat Pays, on s’aperçoit que le nombre de Britanniques qui ont pris la nationalité belge (sans perdre pour autant leur citoyenneté d’origine) en 2016 (506) a quasiment été multiplié par 4 par rapport à 2015 (127).

Ce qui place la Belgique dans le top 5 des pays privilégiés par les Britanniques derrière l’Allemagne (2.702), la Suède (978), les Pays-Bas (640) et la France (517).

Un nombre qui pourrait encore être plus important en 2017 et pour 2018 puisque selon un article de la BBC publié en avril 2017 http://www.bbc.com/news/uk-politics-uk-leaves-the-eu-39590751, près de 25.000 Britanniques ont demandé la nationalité belge.

Quels pays en tête ?

Selon Eurostat, 31.935 personnes ont acquis la nationalité belge (contre 27.071 l’année précédente) et ce ne sont pas les Britanniques qui trustent la tête mais bien les Roumains (1.535), les Néerlandais (1.390), les Polonais (1.243) et les Italiens (1.048) en ce qui concerne les ressortissants de l’Union européenne.

Hors de l’UE, 3.996 Marocains, 1.029 Russes et 1.016 Congolais (RDC) ont acquis la nationalité belge.

Les Belges choisissent l’Hexagone

Nos concitoyens optent aussi parfois pour un autre passeport. 133 ont ainsi choisi les Pays-Bas, 300 le Luxembourg et 374 Belges sont devenus Français.

Concernant l’Hexagone, l’inverse est aussi vrai puisque 673 Français ont choisi le passeport de notre pays. La Belgique occupe la deuxième place dans le coeur de nos voisins, derrière le Royaume-Uni (1.163).

Après 20 ans, Glynis Whiting a passé le cap

« Je suis venu en Belgique il y a vingt ans. C’était à la base une décision temporaire qui est finalement devenue permanente. Nous avons décidé que Bruxelles était le lieu où nous voulions vivre. J’ai travaillé à différents postes dans les institutions européennes et il y a huit ans, j’ai créé ma propre entreprise ici. On adore vivre en Belgique on est bien établis et prendre la nationalité belge était donc logique lorsque la question du Brexit est arrivée. Je n’ai même pas attendu le résultat du référendum. Fin 2015, j’ai commencé les démarches à Woluwe-Saint-Lambert. Ils n’avaient pas l’habitude à l’époque de recevoir des Britanniques mais j’imagine qu’ils ont plus d’expérience aujourd’hui. Cela a été facile pour moi de montrer que j’étais intégrée car je suis entrepreneure. J’ai montré quelques documents qui prouvaient que j’exerçais une activité professionnelle. Le chiffre de 506 ? Je ne sais pas si c’est plus ou moins. mais selon mon expérience personnelle, il y un nombre croissant de Britanniques qui font leur vie ici, qui sont mariés avec un(e) Belge, dont les enfants vivent ici, qui se sentent bien intégrés. Je connais quelques personnes qui sont reparties au Royaume-Uni mais beaucoup de Britanniques ici sont mécontents du Brexit. Nous sommes européens et nous voulons le rester. »

Comment acquérir la nationalité belge ?

Selon le site de la ville de Bruxelles https://www.bruxelles.be/nationalite-belge, il existe plusieurs critères à respecter pour acquérir la nationalité belge. Il faut tout d’abord être inscrit sur les registres de la population, résider légalement dans le pays depuis au moins cinq ans, prouver sa connaissance d’une des trois langues nationales (français, néerlandais, allemand) et enfin démontrer son intégration sociale et économique dans le pays.

Jacques Besnard