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Bogaert veut contrôler le bilinguisme des hauts fonctionnaires

Le secrétaire d’Etat à la Fonction publique Hendrik Bogaert (CD&V) veut que les 140 fonctionnaires les plus hauts placés de l’administration démontrent dans les six mois un « bilinguisme indéniable », sous peine de perdre leur prime de management, indique mercredi De Standaard.

Cette exigence se retrouve déjà dans la loi depuis 2002, mais elle n’est pas appliquée, relève M. Bogaert. Il se refuse à prolonger l’arrêté royal prévoyant « dans l’attente d’une application de la loi » des adjoints bilingues pour les hauts fonctionnaires ne maîtrisant pas une deuxième langue nationale.

Hendrik Bogaert reconnaît que ces mesures ne figurent pas dans la déclaration de gouvernement et n’ont pas été discutées au gouvernement.

Il les justifie par leur existence légale, une efficacité accrue des services publics, la nécessité pour le manager public d’évaluer son personnel, ainsi que « le souffle nouveau » venu de la promesse du Premier ministre Elio Di Rupo de s’efforcer à maîtriser le néerlandais avec plus de fluidité.

Sur un ton plus dur, le député Erik Van Rompuy, CD&V lui aussi, a stigmatisé sur Twizz radio le faible niveau de néerlandais de certains membres du gouvernement.

M. Di Rupo « doit faire un effort pour s’exprimer plus fluidement en néerlandais; Olivier Chastel (ministre du Budget) n’est même pas capable de parler le néerlandais… Ce pays ne peut pas fonctionner au niveau central sans le bilinguisme de nos leaders, de nos top fonctionnaires, du Premier ministre, du ministre du Budget », estime-t-il, pointant le danger séparatiste de la N-VA dans l’opinion publique flamande.

Cette prise de position n’est pas inscrite dans l’accord de gouvernement. La N-VA la soutient « à 100 pc », a souligné le député Ben Weyts en commission de la Chambre. « Elle permettra de rectifier un scandale », selon lui. Le groupe Ecolo-Groen ne s’y oppose pas non plus. « Nous sommes d’accord si vous voulez introduire cela de manière intelligente et constructive », a indiqué Kristof Calvo, parlant de missions de service public et d’empathie.

« On ne demande pas à une dinde ce qu’elle pense du repas de Noël »

Les réactions francophones ont été mesurées. Le député Laurent Devin (PS) a indiqué que le secrétaire d’État pouvait compter sur l’appui du PS pour « tout ce qui se trouve dans l’accord de gouvernement ». La N-VA a jugé que cette réponse traduisait un « esprit d’ouverture ». Jacqueline Galant (MR) est sur la même longueur d’onde que son collègue du PS. Elle dit déplorer les déclarations portant sur des points qui ne figurent pas dans l’accord de gouvernement.

Hendrik Bogaert a assuré que sa proposition ne visait aucun groupe de population. « Moi-même, je ne suis pas parfaitement bilingue », a-t-il relevé. Mais il en va d’une question d’efficacité, notamment lors de réunions bilingues, selon lui. Le secrétaire d’État va présenter sa mesure au collège des présidents de l’administration pour l’affiner. Il n’exclut pas non plus une deuxième chance au cas où un haut fonctionnaire échoue. »Ce n’est pas au collège de décider. Ce serait demander à une dinde ce qu’elle pense du repas de Noël », a répondu Ben Weyts.


Levif.be avec Belga

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