© AFP

Blackout : « Un plan d’urgence et des solutions structurelles, une priorité absolue »

Le Vif

Febeliec, l’organisation des grands consommateurs industriels d’énergie, s’inquiète d’un risque de pénurie d’électricité et réclame un plan d’urgence et des solutions structurelles pour la sécurité d’approvisionnement des entreprises.

« Il n’est plus certain que les entreprises pourront obtenir, à l’automne et l’hiver prochain, l’électricité qu’elles ont achetée en vue de garantir la continuité de leur fonctionnement », a réagi jeudi Febeliec, à la suite des fermetures prolongées de Doel 3 et Tihange 2 et de la mise à l’arrêt de Doel 4, qui pourraient menacer l’approvisionnement en électricité en cas d’hiver très rigoureux.

Pour Peter Claes, directeur de Febeliec, le scénario de pénurie doit être évité, « sinon nous craignons que le climat d’investissement international sera considéré comme étant non favorable ».

« Pour nos entreprises, la sécurité d’approvisionnement et les prix compétitifs sont d’une importance vitale. Un problème urgent se pose aux deux niveaux. Si le marché échoue, nous attendons de la part des autorités responsables un plan d’approche suffisant, urgent et réaliste », dit encore Peter Claes.

Febeliec suggère de développer plus en profondeur et au plus vite la gestion de la demande ou « demand response » auprès des utilisateurs industriels. « L’industrie veut prendre ses responsabilités dans cette situation de crise », souligne Peter Claes. « Mais tout le monde doit se rendre compte que ceci ne peut être considéré comme une solution structurelle. Il est grand temps de trouver une solution suffisante pouvant aussi offrir une sécurité à long terme ».

Les coupures de courant ne seraient effectuées qu’en dernier recours

Alors qu’une réunion entre les ministres compétents et les gouverneurs des différentes provinces du pays doit avoir lieu le 3 septembre, ceux-ci se préparent à établir un plan d’urgence en cas de pénurie d’électricité et de mise en route d’un plan de délestage, a-t-on appris auprès du gouverneur de la province de Liège. Une option qui ne se concrétiserait toutefois qu’en dernier recours.

« Nous avons bien reçu la confirmation de la part des autorités fédérales d’un risque de pénurie d’électricité durant l’hiver », déclare-t-on au cabinet du gouverneur de la province de Liège, Michel Foret. « Les gouverneurs doivent s’y préparer mais il y a toute une série d’étapes pour empêcher cela ».

Tout d’abord, la possibilité de s’approvisionner à l’étranger. Ensuite utiliser les réserves stratégiques (remettre en marche les turbines gaz-vapeur, ne plus alimenter certains clients qui auraient donné leur accord au gouvernement fédéral, etc.). Troisièmement: ne plus éclairer les autoroutes. Et, en dernier recours, la mise en route d’un plan de délestage de certains territoires.

Cette mesure, extrêmement rare et visant à rééquilibrer la production et la consommation, serait annoncée à la population trois jours à l’avance et la coupure durerait au maximum quatre heures. Tout le territoire ne serait pas dans le noir en même temps : le pays est divisé en cinq zones, elles-mêmes découpées en six tranches. Si coupure il devait y avoir, ce serait par exemple dans toutes les tranches possédant le même numéro dans les différentes zones.
Les villes de plus de 50.000 habitants ne devraient pas être délestées. Certaines infrastructures sensibles (notamment les hôpitaux, les entreprises Seveso, les prisons, etc.) seraient quant à elles « délestées » puis directement réalimentées.

Les gouverneurs et les ministres se réuniront le 3 septembre

Les gouverneurs des provinces du pays et les ministres compétents tiendront une réunion le 3 septembre prochain pour débattre du risque de pénurie d’électricité redouté pour cet hiver et du plan de délestage, a indiqué jeudi matin le gouverneur de la province de Flandre occidentale, Carl Decaluwé.

Les gouverneurs espèrent ainsi obtenir un état des lieux et davantage de détails sur les régions qui seront sans courant pendant un certain temps en cas de pénurie d’électricité.

La moitié des communes limbourgeoises pourraient ainsi se retrouver sans électricité, avaient fait savoir mercredi les bourgmestres concernés. « C’est quelque peu troublant: ces chiffres ne reposent pas sur de nouvelles données. Cette carte date encore de 2012 », déplore le gouverneur.

Le cabinet du ministre de l’Intérieur n’a toutefois pas confirmé la tenue de cette réunion le 3 septembre.

Vendredi à 15h00, Mme Fonck et M. Wathelet feront le point sur ce dossier devant les députés en Commission réunie de l’Economie et de l’Intérieur.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire